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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, ii-iii.

vers la veine cave et le foie. C’est une preuve que le cœur n’est pas situé en totalité dans le côté gauche, mais qu’il occupe précisément le centre, dans le sens non-seulement de la largeur, mais aussi des deux autres dimensions, profondeur et longueur du thorax. En effet, le cœur est à égale distance des vertèbres, en arrière ; du sternum, en avant ; il est aussi éloigné des clavicules fixées à la partie supérieure que du diaphragme placé à la partie inférieure (voy. p. 438, note 1). On comprend qu’ainsi établi au centre de la poitrine, selon toutes les dimensions, il attire également l’air de toutes les parties du poumon et qu’il occupe une position parfaitement sûre, étant si éloigné des corps extérieurs qui, pour arriver jusqu’à lui devront pénétrer à travers le thorax.

    moitiés parfaitement égales, mais laisserait une partie plus considérable à gauche qu’à droite, la base seule serait atteinte sur la ligne médiane ; tel est, si je ne me trompe, le sens de la phrase soulignée de Galien. On peut aussi le trouver jusqu’à un certain point dans le passage du traité de l’Utilité des parties, qui est le sujet de cette note. C’est de la même façon que, suivant Galien (voy. plus loin, chap. vi, p. 395, note 1), l’œsophage occupe le milieu de la colonne vertébrale. — L’anecdote suivante, que C. Hoffmann (p. 98) tenait de l’illustre Bauhin, montrera mieux que ne sauraient le faire les plus longues discussions, comment encore, au XVIIe siècle, on résolvait les problèmes d’anatomie ; cette anecdote nous fournit, en outre, quelques traits de mœurs intéressants à recueillir : « Palpitatione cordis laborabat illustrissimus Ernestus-Fridericus Marchio Badensis, vocabatque Heidelberga Theophilum Maderum et Lubertum Esthium, qui medico suo aulico, dicto Matthaeo, subsidio essent. Quid fit ? Applicabat tonsor, absentibus medicis omnibus, epithema, et applicabat medio pectori. Princeps cui persuasum erat id, quod vulgo, increpat tonsorem, qui provocat ad Doctorem. Is interrogatus ubi situm esset cor ? In medio thorace, respondit. Commotus princeps jubet interrogare hidelbergenses. Respondit Esthius, in sinistro latere esse. Ibi commotior ille, jubet Matthaeum facessere ex aula. Is postridie expostulat cum Esthio, praetensa Galeni auctoritate, omniumque Anatomicorum. At Esthius, secto in conspectu principis porcello, persuadet, in sinistro esse. Igitur rata est dimissio. Matthaeus corrogatis aliquot Anatomicorum vivorum testimoniis, impetrat iterum gratiam Principis sed cum multo minore stipendio. Tum verò nata est Matthaeo enodatio ila scholastica ut vocat, quæstionum medicarum [voy. ses Quæst. medicin., no 18, où il donne un long catalogue des anatomistes qui sont d’accord avec Galien]. Non tamen quievit etiam Esthius. Primo enim thesibus quibusdam addidit hoc ἐπίμετρον contra veritatem et αὐτοψίαν esse dictum cor esse in medio thorace. Mox integras conscripsit theses, principique dicavit, in quibus idipsum agit. »