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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, ii.

antérieure jusqu’au sternum et au diaphragme ; et à sa partie postérieure, descendant par une courbe vers l’épine dorsale. Sa capacité intérieure est clairement indiquée par son contour extérieur, car la dimension interne est, peu s’en faut, égale à la grandeur apparente du thorax ; il suffit de retrancher, et la différence est légère, l’espace occupé par les côtes dont le corps est tout à fait mince. Cette cavité ne renferme que le cœur chez les poissons, race conséquemment privée de voix, car elle manque d’un des organes nécessaires à la production de la voix, le poumon[1]. Les animaux qui tour à tour tirent de l’atmosphère et lui renvoient par la bouche les matériaux de la respiration, ont tous la cavité de la poitrine remplie par le poumon, à la fois organe de la voix et de la respiration.

Le principe de son mouvement réside dans le thorax, comme nous l’avons montré dans notre traité Sur la respiration[2]. Quant à la part d’action qu’il a dans la production de la voix, elle a été indiquée dans notre ouvrage Sur la voix.

Maintenant je me propose, non d’expliquer les fonctions, mais d’exposer la structure des organes. Ne croyez donc pas que je vais expliquer en vue de quoi nous respirons. Cette question, ayant été traitée ailleurs[3], et servant de base à mon raisonnement, je

  1. On sait que les poumons proprement dits n’existent que dans les trois premières classes des vertébrés (mammifères, oiseaux et reptiles), Les oiseaux ont, outre les poumons, des cellules aériennes qui sont, pour ainsi dire, des poumons accessoires, et parmi les reptiles, quelques genres de l’ordre des batraciens ont, à la fois, des poumons et des branchies ; mais les poissons n’ont que des branchies. Voy. Cuvier, Anat. comp., 2e édit., t. VII, p. 19 et 172. Cf. Aristote, Hist. anim., II, xv, 4, qui refuse absolument (mais on ne saurait lui en faire un reproche) les poumons à tout animal pourvu de branchies.
  2. Galien renvoie ici à son traité Des causes de la respiration, en deux livres, traité qui, malheureusement, n’est pas arrivé jusqu’à nous, et dont il ne reste qu’un fragment cité par Galien lui-même, dans son ouvrage Sur les dogmes d’Hippocrate et de Platon (II, iv). Nous avons également perdu le traité en quatre livres Sur la voix, mentionné deux lignes plus bas, ou du moins il n’en reste que d’assez longs fragments dans un livre inédit d’Oribase, fragments que nous ferons connaître dans notre Appendice et dans la Dissert. sur la physiologie.
  3. De l’utilité de la respiration, ouvrage que nous possédons encore et dont on trouvera une analyse et des extraits dans la Dissertation sur la physiologie de Galien.