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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, V, xvi.

verons au thorax (VII, xx), il sera question des muscles intercostaux. Pour le moment, il suffit de reconnaître que jamais la nature ne néglige rien en quoi que ce soit, car elle sait, elle prévoit les conséquences nécessaires et accessoires de l’existence des dispositions prises en vue d’un but déterminé, et y apporte d’avance tous les redressements. L’abondance des ressources qu’elle déploie dans la structure de l’appareil dont il s’agit est une preuve de son admirable habileté.

Ainsi le diaphragme étant créé pour une autre fin (cf. VII, xxi, et XIII, v), elle l’utilise, par suite de sa position oblique, pour l’expulsion des excréments ; de même les muscles du larynx et du thorax (cf. VII, x, xi, xx), destinés à d’autres fonctions capitales, elles les fait servir encore au même but. En sens inverse, elle établit les muscles abdominaux à la fois comme protection et enveloppe des parties inférieures, et comme organes d’expulsion des excréments ; néanmoins elle en use aussi pour aider à l’exsufflation, à la production de la voix, et même encore à l’enfantement, et à ce que Praxagore appelle habituellement la rétention du souffle[1]. Nous enseignerons en temps convenable comment s’exécute chacune de ces actions.


Chapitre xvi. — Différences qui existent entre le muscle qui ferme le rectum et celui qui ferme la vessie (voy. pour ces muscles difficiles à déterminer la Dissertation sur l’anatomie de Galien). — Des usages particuliers du muscle de la vessie. — De la courbure du canal de l’urètre chez l’homme et chez la femme.


Quant à l’expulsion des excréments, sujet du présent livre, nous venons d’expliquer comment s’opère celle des solides ; c’est maintenant le lieu de parler du superflu des boissons, que nous appelons urine. Nous avons montré ailleurs (De la dissection des muscles, chap. xxviii), que le muscle transverse de l’anus n’est

  1. Dans les notes du Ier vol. des Œuvres d’Oribase (p. 656-7), M. Bussemaker et moi avons donné l’explication de cette expression : rétention du souffle. Seulement ce passage du traité de l’Utilité des parties nous avait échappé ; cependant il mérite d’être noté, car il semble en résulter que c’est Praxagore qui est l’inventeur de cette expression laquelle désigne la rétention de la respiration lorsqu’on tend et qu’on contracte à la fois tous les muscles de la poitrine, rétention dont il y avait trois espèces ou variétés (voy. la note précitée).