s’opérer la compression. Il en résulte évidemment que c’est à dessein et en vue du mieux que le nombre des muscles n’est pas inférieur à huit. Nous avons montré qu’il ne devait pas non plus être dépassé. Le nombre de ces huit muscles de l’épigastre et aussi celui des muscles de l’anus n’est donc ni inférieur, ni supérieur à celui qu’exigeait l’utilité, mais rigoureusement juste.
Il me suffit de ces considérations pour démontrer l’art de la nature, si vous ne les trouvez pas suffisantes, je vous convaincrai peut-être par les observations suivantes : L’action des muscles, comme nous l’avons vu, s’exerçant d’une manière égale sur toutes les parties de l’abdomen, par la raison que ces muscles, comprimant également de tous les côtés, repoussent violemment le contenu vers les lieux qui cèdent. Deux ouvertures existant, l’une supérieure à l’œsophage (στόμαχος), l’autre inférieure au rectum, à l’extrémité duquel se trouve ce que nous avons appelé plus haut le siége (ἕδρα), il était, certes, préférable que tous les excréments fussent évacués par l’ouverture inférieure. La structure des huit muscles de l’abdomen n’est pas suffisante pour déterminer ce trajet, attendu que la compression qu’ils exercent ne porte pas plus du côté de l’anus que du côté de l’orifice de l’estomac. En effet, la compression égale, pratiquée sur toutes les parties de l’abdomen, devait pousser également dans les deux sens toutes les matières contenues dans les parties comprimées, si la nature n’avait imaginé quelque ingénieux moyen pour leur faire suivre le trajet inférieur et les détourner du canal supérieur. Quel est ce moyen ? par quel organe est-il mis en jeu ? C’est ce que comprendra seulement tout lecteur d’un esprit attentif.