Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/403

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
371
DES ORGANES ALIMENTAIRES.

L’office commun de tous ces muscles est, après avoir tendu leurs fibres, de se rétracter sur eux-mêmes. Il résulte de cette action, quant à l’anus, que l’orifice inférieur du gros intestin se ferme exactement, et quant à l’épigastre, que toutes les parties sous-jacentes étant comprimées, sont refoulées en dedans. L’anus venant à se fermer, il s’ensuit nécessairement qu’aucun excrément poussé en avant par l’action des intestins ne sort intempestivement, tandis que la compression de l’abdomen (τὰ κατὰ τὴν γαστέρα) est suivie du relâchement de l’anus qui donne passage au contenu des gros intestins.

Il faut ici admirer l’habileté de la nature dans la création de chaque espèce de muscles. Pour fermer l’ouverture terminale du gros intestin, elle a créé transversales les fibres du muscle établi en cet endroit. De telles fibres, avons-nous dit précédemment (IV, viii, et xvii ; cf. V, xi et xii, et XIV, xiv) à propos de l’estomac, de l’intestin de l’utérus et des vessies, sont éminemment propres à fermer les orifices des organes. D’un autre côté, pour opérer la dépression vigoureuse des parties sous-jacentes refoulées par les muscles superposés comme par des mains, elle a fixé en cet endroit les muscles droits sur les muscles transverses, et les muscles obliques les uns sur les autres et se coupant à angle droit. C’est ainsi que nous-mêmes, si nous voulons repousser fortement et comprimer un corps, nous le saisissons de nos mains enlacées et opposées l’une à l’autre (voy. note 1, p. 374). Telle a été la sage prévoyance de la nature dans le calcul du nombre de chacune des espèces de muscles. Nous venons de l’indiquer pour ceux de l’anus, nous allons parler de ceux de l’épigastre.

Si l’action des organes dépend de la direction des fibres, et si cette direction est quadruple, droite, transversale et oblique en deux sens [l’une de gauche à droite, l’autre de droite à gauche], il est constant que les quatre muscles ci-dessus énoncés représentent toutes les directions des fibres. Le corps étant double, c’est-à-dire étant composé de deux parties exactement semblables à droite et à gauche, il y a quatre muscles de chaque côté et par conséquent en tout huit, égaux en grandeur et en nombre, offrant une direction identique de fibres, en sorte que les uns ne sont supérieurs ni inférieurs aux autres en aucun point. Les muscles droits (grands droits) qui s’étendent en longueur et qui