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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, V, xiii-xiv.

sont ceux qui cuisent les aliments et qui en distribuent les parties utiles ; au second rang ceux qui purifient les aliments, et ceux qui conduisent et reçoivent les excréments. On peut mettre au troisième rang des organes de la nutrition ceux qui servent à leur écoulement ; ces derniers se divisent en deux espèces : les uns empêchent leur sortie intempestive, les autres la précipitent quand le temps est venu. Les muscles qui constituent le siège (ἕδρα) préviennent une expulsion intempestive ; tous ceux de l’abdomen la hâtent au moment convenable.

L’un des muscles de l’anus (sphincter interne), impair, enveloppe transversalement cette partie pour fermer le rectum (ἀπευθυσμένον ἔντερον) d’une manière exacte et sûre. À son extrémité inférieure se trouve un corps transversal d’une nature intermédiaire entre celle du muscle et celle de la peau (sphincter externe), et formée de ces deux substances, comme est l’extrémité des lèvres. Ce corps a un usage semblable à celui d’un muscle, à cette exception près qu’il est inférieur pour la force et la vigueur de l’action à un véritable muscle. Les deux autres muscles, ceux qui sont obliques (releveurs de l’anus), relèvent l’anus, étant placés aux deux côtés et à la partie supérieure du muscle rond (c’est-à-dire circulaire, sphincter interne). Ils servent, lorsque l’anus par suite de grands efforts s’est complètement retourné, à le ramener aussitôt en haut. Lorsque ces muscles viennent à être paralysés ou à perdre de leur force, l’anus est relevé difficilement et avec peine, et peut même demeurer complétement renversé, exigeant l’aide des mains pour reprendre sa place. Tel est le nombre, la nature et l’utilité des muscles de l’anus servant aux usages susdits.

Des huit muscles de l’épigastre (abdomen), les deux muscles étendus en droite ligne suivant la longueur de l’animal (grands droits de l’abdomen et pyramidaux réunis), s’étendent du sternum aux os du pubis, occupant surtout la région moyenne de l’abdomen. — Deux autres muscles transversaux (transverses de l’abdomen) formant des angles droits avec les précédents recouvrent tout le péritoine. — Des quatre autres muscles obliques, deux (petits obliques ou obliques internes) ont leurs fibres étendues, des hypocondres aux os iliaques, les deux autres (grands obliques, ou obliques externes), coupant ceux-ci en forme de X, s’étendent des côtes à l’hypogastre.