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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

urinaire), pénètrent toujours obliquement et après un long trajet jusqu’à la cavité de la vessie, en détachant comme une certaine membrane interne (muqueuse ?) de l’organe, qui se renverse et s’ouvre pour l’introduction des fluides, et qui le reste du temps retombe, se contracte et ferme si exactement le conduit qu’il est impossible, non-seulement aux fluides, mais à l’air lui-même de retourner en arrière[1]. Ce fait se manifeste surtout dans les vessies gonflées et remplies d’air, dont le col est exactement serré par un lien. On voit que tout l’air intérieur demeure retenu et renfermé même quand on comprime fortement la vessie à l’extérieur. Car si le flux des liquides qui entrent repousse cette membrane en dedans, la pression des liquides intérieurs la resserre et la contracte du coté du conduit. Que ce soit là pour vous la preuve de la prévoyance du Créateur à l’égard des animaux et de son habileté supérieure. C’est ainsi que tous les organes de nutrition ont été ordonnés d’une manière admirable. En effet, les médecins ont l’habitude de compter comme organes de nutrition les réservoirs des excrétions aussi bien que les autres organes ; en conséquence ils appellent les deux vessies et les gros intestins organes de nutrition.


Chapitre xiv. — Énumération des muscles de l’anus et de l’abdomen. — Du rapport admirable qui existe entre la direction de leurs fibres et les fonctions qu’ils ont à remplir. — Le nombre des muscles de l’abdomen est réglé par la symétrie des deux côtés du corps, et comme il n’y a que quatre directions possibles de fibres, il ne pouvait y avoir que quatre muscles de chaque côté ; ce nombre suffit du reste pour accomplir toutes les fonctions dévolues aux muscles de cette région. — Ce nombre ne peut être ni augmenté ni diminué. — Suppositions qui le prouvent.


Le sujet nous amène à parler maintenant des muscles créés en vue des excréments ; eux aussi sont jusqu’à un certain point des organes de la nutrition. A la tête, et au premier rang de ces organes

  1. On trouvera d’une part dans la Dissertation sur l’anatomie des extraits du Manuel des dissections sur le mode d’insertion des uretères dans la vessie, et d’une autre part dans le traité Des facultés naturelles, I, xiii, une longue discussion contre Asclépiade, qui prétendait (ne voyant pas les orifices vésicaux des uretères) que l’urine arrivait par transsudation à la vessie ; ce médecin professait une opinion analogue au sujet du canal cholédoque.