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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

titesse de chacun des vaisseaux ou leur grandeur, le mode de leur insertion, l’endroit d’où ils naissent, la sécurité apportée à leur trajet, en un mot, tout ce qu’on observe en eux manifeste donc l’art merveilleux de la nature.


Chapitre ix. — Les nerfs du foie, de la rate, des reins, de la vésicule biliaire sont très-ténus ; ils ne leur en est accordé que pour les distinguer des plantes, et pour leur donner le sentiment des lésions qu’ils peuvent éprouver. — Ce que la nature se propose en accordant des nerfs aux parties ; elles sont distinguées en celles qui sont douées de perception et de mouvements, ou simplement du sentiment des lésions dont elles sont atteintes. Ce sont là de nouvelles raisons d’admirer l’art et la prévoyance de la nature, plus juste que la justice.


Reprenons ce qui nous reste à exposer sur chacun de ces organes, c’est-à-dire, d’abord les nerfs qui pénètrent dans les reins, ensuite les conduits de l’urine, et de plus, en troisième lieu, la substance du corps des vessies, et aussi de celui des reins, de la rate et de toutes les autres parties dont nous avons déjà décrit la structure générale. Les reins ont des nerfs (plexus rénal du grand sympathique) comme la rate (plexus splénique du grand sympathique), le foie (rameaux du plexus hépatique et du pneumo-gastrique), et la vessie (branches du plexus hépatique) qu’on appelle réceptacle de la bile (κύστει τῇ καλουμένῃ χοληδόκῳ)[1]. Tous ces corps reçoivent des nerfs excessivement grêles, qu’on voit sur la face externe de leurs tuniques. La nature a doué ces organes du degré de sensibilité convenable pour qu’ils se distinguent des végétaux, et qu’ils constituent des parties d’animal.

La nature, en effet, a eu un triple but dans la distribution des nerfs : elle a voulu donner la sensibilité aux organes de perception, le mouvement aux organes de locomotion, à tous les autres la faculté de reconnaître les lésions qu’ils éprouvent[2]. La langue, les yeux, les oreilles, sont pourvus de très-grands nerfs pour

  1. Χοληδόκος (qui reçoit la bile, de χολή, bile, et δέχομαι, je reçois) est un adjectif qui, chez les anciens, s’applique aussi bien à la vésicule qu’à ses conduits. C’est donc par une restriction assez mal entendue que nous donnons seulement cette qualification au canal chargé de verser la bile dans le duodénum ; d’ailleurs la vésicule qui reçoit la bile et qui la conserve pendant un certain temps mériterait surtout l’épithète de cholédoque.
  2. Et par conséquent d’en avertir le centre commun, l’axe cérébro-spinal.