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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, V, v-vi.

ni Érasistrate ni tout autre qui voudrait prétendre que le pneuma seul est renfermé dans les artères, ne saurait expliquer l’utilité de la grandeur de celles qui s’insèrent dans les reins ; car si les reins purifient seulement les veines, et reçoivent dans ce but, tout exigus qu’ils sont, des veines considérables, il ne fallait pas que les artères fussent égales en grandeur aux veines ; que dis-je, peut-être il ne devait même pas s’insérer d’artères sur les reins, à moins qu’elles ne fussent petites et complétement invisibles comme les nerfs. Asclépiade, dès qu’il rencontre une difficulté, prétend tout de suite que la nature a fait une chose inutile (voy. I, xxi, xxii). Érasistrate la loue, il est vrai, sans cesse de ce qu’elle ne fait rien en vain ; mais, en réalité, il ne poursuit pas cette idée, et ne cherche pas à montrer que, pour chaque organe, cette louange est vraiment méritée ; loin de là, volontiers, il tait, il cache, il omet beaucoup de points de la structure des parties. Qu’il suffise à ce sujet de ce que j’ai dit dans mes Commentaires sur les facultés naturelles (cf. particul. I, xii et suiv. et presque tout le liv. II). Pour le moment, j’engage seulement ceux qui ont lu ces écrits à n’omettre par paresse aucune partie, et, à notre exemple, à examiner avec soin le genre de leur substance, leur conformation, leur connexion, à rechercher également et leurs prolongements et leurs insertions, la grandeur ou la petitesse de chacune d’elles, leur nombre, leurs relations, leur position ; ensuite si chacune de ces circonstances prises à part démontre évidemment la justesse du raisonnement sur la fonction, vous lui devez votre assentiment ; mais s’il se trouve défectueux par quelque endroit, même peu important, tenez-le pour suspect et ne lui accordez plus votre attention. Telle a été notre méthode : nous avons examiné longtemps, nous avons jugé ce qui a été dit par tous les auteurs sur chaque organe ; ce que nous avons trouvé conforme à la réalité visible, nous l’avons reconnu plus digne de confiance que ce qui s’en écartait. C’est une règle que j’engage à suivre, non pas seulement dans le cas actuel, mais pour toute la suite de l’ouvrage.

    retrouve dans tout le corps. Cette note n’a pas pour but (ai-je besoin de le dire ?) de justifier la théorie de Galien sur le rôle des artères, mais seulement sa manière de procéder. — Dans la Dissertation sur la physiologie, j’ai discuté les opinions d’Érasistrate et toutes celles qui s’y rattachent.