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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, V, iv.

donnée par nous dans ces Commentaires où nous passons en revue toutes les œuvres de la nature (Facultés natur. II, ii). Celui qui veut avoir des notions exactes sur l’utilité des organes de la nutrition, doit être d’abord familiarisé avec ce traité, car nous avons déjà répété souvent et dès le commencement de tout l’ouvrage [Sur l’utilité des parties, voy. I, viii], nous avons démontré qu’on ne saurait découvrir l’utilité d’aucune partie avant de connaître parfaitement la fonction de tout l’organe. — Il ne nous convient donc pas de laisser de côté nos observations sur l’utilité des parties pour entrer dans la démonstration de leurs fonctions ; mais prenant les démonstrations données ailleurs pour base de notre exposition ultérieure, nous poursuivons notre ouvrage jusqu’à sa terminaison.

De même que nous avons démontré ailleurs (Fac. nat., II, ixe siècle) que la génération d’excréments phlegmatiques dans le canal intestinal est inévitable, et que nous rappelons ici que leur production est réelle, nous agirons de la même façon pour prouver que la bile n’est plus absorbée dans l’ économie [une fois qu’elle a été versée dans les intestins]. La preuve la plus convaincante à l’appui de cette assertion, c’est la différence qui existe entre les déjections alvines. Dans l’ictère, elles conservent la couleur des aliments ingérés, ce qui montre que la bile, au lieu de descendre par les intestins, s’est répandue dans toute l’économie ; dans l’état de santé

    guine ἀκριβῶς διακρίνεται, exquisite separatur ; si verum est, quod huic non dissimile dixit, liv. IV, cap. xiii, sanguinem a vena cava suscipi, postquam a poris biliariis καλῶς ?, bene et exacte, perpurgatus est : quomodo dici potest : Aliquid bilis in vasa recipi ut inde nutriantur partes biliosæ ? Certe ubique verum est illud vulgatum : Mendacem oportet esse memorem, nisi veritati vel invitus testimonium dare volet. » Hoffmann, l. l., p. 87. — Voilà certes une accusation bien vive de la part d’un commentateur habitué à admirer son auteur ; mais cette accusation n’est pas fondée de tout point. D’abord Galien reconnaît que la bile noire, celle qui doit nourrir la rate, n’est pas séparée par les canaux biliaires, mais par la veine splénique ; en second lieu, si le sang qui arrive à la veine cave est bien (καλῶς) purifié de bile jaune, il ne s’ensuit pas, dans la théorie de Galien, qu’il n’en reste pas un peu pour nourrir les parties qui en réclament ; et l’on voit clairement du reste, par la fin du chapitre vi, p. 257-8, que les reins attirent du sang une certaine quantité de bile jaune en même temps que le sérum. Il y a dans Galien beaucoup d’autres contradictions plus choquantes et qu’Hoffmann n’a pas toujours relevées avec autant d’amertume (voy. par exemple ma note 3 de la page 358).