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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

périeur, la nature ramifie les artères en même temps que les veines, afin, d’un côté que les membranes qui protègent les veines et les attachent aux parties voisines servent également aux artères, et de l’autre qu’il y ait communauté d’action entre les vaisseaux et échange des matériaux qu’ils charrient. Cette proposition a été démontrée ailleurs[1].

C’est de cette même artère que la nature devait faire partir le rameau du foie[2] ; quant au nerf (plexus cœliaque et mésentérique confondus) qui se ramifie en même temps que l’artère et la veine dans tout le mésentère, il fallait aussi le faire commencer immédiatement en même temps que ces deux vaisseaux. Et, certes, le rameau que ce nerf envoie au foie (plexus hépatique, formé par le plexus cœliaque, et le pneumo-gastrique) ne pouvait partir d’un lieu plus sûr. Nous démontrerons un peu plus loin (voy. chap. iv, init.) que les conduits, qui sont chargés d’évacuer le résidu bilieux contenu dans la vésicule attachée au foie, devaient être établis au même lieu. Si donc il fallait que l’artère, la veine, le nerf et en quatrième lieu le vaisseau cholédoque aboutissent ensemble au même point du foie (sillon transversal)[3], il est évi-

    aux viscères, je me contenterai le plus souvent de renvoyer dans ces notes à la Dissertation précitée et aux figures qui l’accompagnent.

  1. Voy. liv. XVI, chap. xiii et xiv ; cf. VI, x et surtout xvii ; Des facultés naturelles, III, xv, et la Dissertation sur la physiologie de Galien.
  2. Ἀλλὰ καὶ τὴν εἰς ἧπαρ ἀπόφυσιν ἀπὸ τῆς αὐτῆς τοιαύτης (ταύτης, manuscrit 2154), ἀρτηρίας ἔδει ποιήσασθαι. Ce passage est fort embarrassant. Il semble que Galien fasse partir ici l’artère hépatique de la mésentérique supérieure, tandis qu’ailleurs (voy. particulièrement Dissection des veines et des artères, chap. ix, med., et le XIIIe livre inédit du Manuel des dissections. — Cf. Dissertation sur l’anatomie) il en parle comme d’une branche du tronc cœliaque. C’est là sa véritable origine, et sa naissance à la mésentérique est une anomalie signalée par les auteurs. Faut-il admettre que Galien, dans le traité De l’utilité des parties, a précisément décrit cette anomalie qui d’ailleurs n’est pas très-rare, tandis que, sans en avertir, il a, dans ses autres ouvrages, indiqué l’origine la plus fréquente de l’artère hépatique, ou bien doit-on supposer quelque altération du texte ? C’est ce qu’il m’a été impossible de déterminer jusqu’à présent.
  3. Εἰς ἓν τοῦτο ἀφικέσθαι. Galien se sert du même mot pour marquer à la fois le point d’émergence du canal cholédoque (ici, il paraît considérer comme un seul canal ce que nous avons distingué en canaux hépatiques et canal cholédoque) et le point d’immergence de la veine porte, de l’artère et du nerf. Ce qui rend cette impropriété de terme encore plus étrange de sa part, c’est que pour lui la veine