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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

des corps glanduleux (glandes lymphatiques du mésentère), tandis que toutes les autres remontent aux portes du foie. Ensuite, et principalement dans le même but, elle a disposé dans l’épiploon un nombre infini de vaisseaux qui tous doivent nourrir les parties voisines. Ce sont là deux artifices imaginés par la nature pour nourrir complétement l’estomac et les intestins. Il y a bien encore deux autres auxiliaires de la nutrition, le premier consiste dans l’élaboration même de l’aliment, ceci a été démontré (cf. chap. vii et xvii, et Fac. nat., III, xiii) ; le second dans la faculté que possèdent les parties inférieures privées d’aliments par suite d’une longue abstinence d’en tirer du foie, même quand la distribution de l’aliment dans le foie, ainsi que l’exacte élaboration et la séparation de cet aliment une fois arrivé dans le viscère, sont accomplies ; dans ce cas les organes inférieurs éprouvant le besoin d’aliments, ont la puissance d’attirer un sang capable de nourrir. Il y a des gens qui s’étonnent que les mêmes veines servant naguère à la distribution de l’aliment dans le foie, en ramènent dans cette circonstance un sang qui peut nourrir ; ceux-là ignorent les œuvres de la nature et ne connaissent pas davantage la puissance d’attraction des organes qui éprouvent le besoin d’aliments ; nous avons démontré ailleurs cette puissance (Fac. nat., III, xiii)[1].


Chapitre xx. — La nature a réuni les radicules veineuses et artérielles, en un vaisseau unique, comme les radicules des arbres se réunissent pour former le tronc. — Que l’épiploon et le mésentère sont destinés à soutenir les vaisseaux. — Structure du mésentère.


Il ne nous reste encore pour achever l’exposition des parties traitées ici, qu’à parler à ce propos de l’œuvre et de l’habileté de la nature. Chacun des intestins reçoit un grand nombre d’orifices de veines, semblables aux dernières et minces extrémités des radicules d’un arbre (cf. V, ii) ; mais la nature qui dans les arbres réunit ces petites radicules en racines plus fortes, réunit

  1. Dans la Dissertation sur la physiologie de Galien, je cherche à faire comprendre cette théorie, aussi obscure qu’erronée, de l’alimentation des intestins et de l’estomac. On y trouvera discuté un passage qui concerne Hérophile. — Dans l’Appendice, j’ai aussi donné la traduction du chap. vi du livre VI du Manuel des dissections, sur le mésentère et ses vaisseaux.