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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

mon avis, n’avoir pas commencé que de ne pas traiter complètement le sujet, comme font bien des gens ; quelques-uns, se bornant à parler de l’origine de chaque partie, n’examinent pas sa situation, sa grandeur, sa contexture, sa configuration et autres points semblables ; d’autres n’ont pas songé à dire un mot de toutes ces questions, et parmi ces derniers, certains ont omis les faits les plus importants et les plus nombreux. Les uns et les autres excitent un étonnement naturel. En effet, s’il est bon de connaître les utilités des parties, je ne sais pourquoi il ne serait pas bon de connaître celles de toutes les parties. Si c’est un travail superflu et vain, je ne vois pas non plus pourquoi une dissertation sur quelques-unes n’est pas superflue.

Il est très-facile, en effet, de dire, comme nous venons de le faire, que les veines des parties concaves du foie (tronc et ramifications de la veine porte) apportent de l’estomac les aliments, que les veines des parties convexes (veines hépatiques) s’emparent de ces aliments, que les conduits de la vésicule déversent les impuretés [dans le duodénum], que le nerf est le conducteur de la sensibilité, que les artères entretiennent dans tout le viscère sa chaleur naturelle, qu’il est ceint de sa tunique (membr. séreuse, fournie par le péritoine) comme d’une enveloppe et d’un vêtement, et qu’elle est pour lui une tunique véritable, que la chair (parenchyme) du foie est le principe des veines et le premier organe de la sanguification ; mais si l’on n’ajoute pas [la solution de] chacune des autres questions que j’ai posées, on ignore plus d’utilités des parties du foie qu’on n’en connaît.

Et, pour commencer par la première des questions posées, pourquoi la nature, après avoir réuni aux portes du foie (tronc de la veine porte) ces veines nombreuses qui apportent de bas en haut la nourriture de l’estomac et de tous les intestins, les divise-t-elle de nouveau en veines innombrables[1] ? Car elle a réuni les ramifications [gastro-intestinales], comme n’ayant besoin que d’un seul tronc ; puis elle les divise à l’instant, comme les ayant réunies inutilement, tandis qu’elle aurait pu, créant dans le viscère

  1. Voyez dans l’Appendice les extraits curieux du chap. xi, livre VI du Manuel des dissections, sur l’anatomie des veines du foie.