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ŒUVRES


MÉDICALES ET PHILOSOPHIQUES


DE GALIEN.


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I.


QUE LE BON MÉDECIN EST PHILOSOPHE.


SOMMAIRE.


Semblables aux athlètes qui aspirent à triompher dans les jeux olympiques, mais qui ne font rien pour mériter la couronne, les médecins louent sans cesse Hippocrate, et prennent à tâche, non-seulement de ne pas agir selon ses préceptes, mais de blâmer ceux qui s’y conforment. Une pareille conduite vient ou de ce que les médecins manquent de capacité, ou, surtout, de ce qu’ils veulent savoir sans rien apprendre, et qu’ils préfèrent les richesses et le plaisir à la dignité de l’art. — Hippocrate est le modèle des médecins, mais il n’en est aucun qui marche sur ses traces, et qui suive les beaux exemples qu’il a laissés. — Pour pratiquer avec succès l’art de guérir, il faut être versé dans les sciences que cultivent les philosophes, et pratiquer les vertus dont ils nous donnent l’exemple, d’où il résulte que le vrai médecin est en même temps philosophe. — C’est par l’étude et par la pratique qu’on devient à la fois médecin et philosophe.


Le sort réservé à la plupart des athlètes qui, tout en aspirant à remporter la victoire dans les jeux olympiques, ne veulent rien faire pour l’obtenir, attend également la majorité des médecins ; ces derniers, en effet, louent Hippocrate, le regardent comme le premier dans l’art de guérir, mais ils font tout, excepté ce qu’il faudrait faire, pour lui ressembler[1]. Ainsi, Hippocrate[2] déclare que

  1. Γενέσθαι δέ αύτούς έν όμοίοις έκείνῳ, vulg. et ms. 2164 ; Coray propose γ. δέ αύτ. έναμίλλους (comparables à lui) ; mais le texte ordinaire me paraît suffisant.
  2. Des Eaux, des Airs et des Lieux, § 2, t. II, p. 14 : « L’astronomie ne rend pas de médiocres services à la médecine ; elle lui est au contraire d’un très-grand