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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

interne de l’estomac et de l’œsophage, qui est surtout membraneuse, a des fibres longitudinales qui se portent de haut en bas ; la tunique externe, qui est surtout charnue, a des fibres obliques semblables à celles que possèdent les deux tuniques intestinales. Cela est juste : en effet, l’estomac devait attirer à lui, à travers l’œsophage, les aliments et les boissons, en les entraînant au moyen de ces fibres droites comme avec des mains ; il devait les expulser

    De l’utilité des parties, est très-exact ; aussi ajoute-t-il très-peu de détails. « La vessie et l’utérus ont, dit-il, une seule tunique (voy. Utilité des parties, V, xi, xii), non compris le péritoine, qu’on regarde comme une tunique et qui, par conséquent, forme la troisième de l’estomac et des intestins, et la seconde de la vessie et de la matrice. — La tunique interne de l’estomac a des fibres droites, l’externe des fibres circulaires ; le péritoine n’a des fibres d’aucun genre, attendu que c’est un corps tout à fait simple (voy. Utilité des parties, V, xi). Ce n’est cependant pas un fil d’araignée qui n’a pas encore été tissé. Dans les intestins les fibres sont pour la plupart circulaires, quelques fibres droites sont couchées sur ces fibres. » Cette dernière particularité n’est pas notée dans l’Utilité des parties, ni au chap. viii, ni au chap. x. — En somme, Galien a connu et assez exactement décrit les tuniques musculeuse et séreuse de l’estomac ; mais il a ignoré l’existence de la tunique celluleuse, ou peut-être n’a-t-il pas considéré comme une véritable tunique le lacis de vaisseaux et de tissu cellulaire qui la constitue. Il a bien distingué les deux couches (fibres droites et fibres circulaires) dans la tunique musculeuse de l’estomac et des intestins ; et si on considère sa description des deux tuniques de l’estomac, dont l’une, dit-il (Utilité des parties, chap. viii, init.), est constituée par des fibres droites (première couche ou couche superficielle), et l’autre par des fibres transverses (premier et deuxième plan de la seconde couche), on sera porté à croire qu’il n’a pas connu la tunique muqueuse, ou du moins qu’il ne l’a pas distinguée de la tunique musculeuse ; et bien qu’il ne s’exprime pas aussi clairement au sujet des intestins, on peut très-légitimement conclure de l’estomac à ces derniers. Les deux tuniques qu’il leur accorde paraissent n’être autre chose que les deux plans de fibres de la tunique musculeuse. On remarquera aussi que, soit pour l’estomac, soit pour les intestins, la tunique séreuse n’est, pour Galien, qu’une enveloppe accessoire de protection, et que la tunique musculeuse joue le principal rôle dans ses théories sur l’utilité des tuniques. — Quand Galien dit (Utilité des parties, V, xii, init.) que la couche interne (fibres longitudinales ou droites) possède très-peu de fibres obliques, faudrait-il chercher à retrouver dans ce passage la mention des fibres obliques qui, dans l’estomac, appartiennent à la portion cardiaque de la seconde couche de fibres circulaires ? Je n’oserais pas l’affirmer. Voy du reste les chap. xi et xii du livre V, et la Dissertation sur l’anatomie de Galien, où j’ai rassemblé tout ce qui, dans ses ouvrages, regarde la nature des tuniques de l’estomac et des intestins. Dans la Dissertation sur la physiologie, on trouve ce qui concerne leurs usages.