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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IV, vii.

l’homme et chez tous les quadrupèdes la veine cave aboutit à la cavité (ventricule) droite (voy. VI, iv) ; mais chez les animaux dépourvus de cette cavité, les veines du corps entier participent à la chaleur du cœur en s’anastomosant avec les artères (cf. VI, xvii), tous ces points ont été traités ailleurs[1]. Maintenant (nous l’avons déclaré dès le commencement de ce livre) notre but n’est pas d’exposer les fonctions, mais comme on ne peut découvrir l’utilité des parties quand les fonctions sont inconnues (voy. liv. I, chap. viii et xvi), après avoir rappelé les fonctions, nous passerons immédiatement aux utilités, en commençant par l’estomac.


Chapitre vii. — Des quatre facultés de l’estomac. — Comparaison du mode d’alimentation des animaux et des végétaux. — Que l’estomac est la seule partie du corps qui soit par elle-même le siège de l’appétit. — De la sagesse de la nature dans les dispositions qu’elle a prises pour trouver à l’estomac la place la plus convenable. — De la forme de ce viscère et de ses prolongements. — Usage de la substance glanduleuse qui se trouve chez beaucoup d’animaux à l’orifice pylorique de l’estomac. — Des mouvements de rétention et d’expulsion de l’estomac ; état des deux orifices pendant ces mouvements. — Dans quel rapport sont avec l’estomac les prolongements supérieurs et inférieurs.


L’estomac possède une faculté attractive, des qualités qui lui sont propres, comme cela est démontré dans l’ouvrage Sur les facultés naturelles (III, vi) ; il retient les matériaux qu’il reçoit (faculté rétentive), expulse les résidus (faculté expulsive), et avant tout il les transforme (faculté transformatrice ou assimilatrice) ; c’est à cause de cette dernière faculté qu’il avait besoin des premières. Toutes les autres parties du corps, bien qu’elles soient douées des mêmes facultés, n’ont cependant pas reçu de la nature le sentiment du besoin, mais elles se nourrissent comme les plantes, puisant perpétuellement leur nourriture dans les veines. L’estomac seul, et surtout les parties qui constituent son orifice (cardia), ressentent naturellement ce besoin qui pousse, qui excite l’animal à prendre de la nourriture[2]. La nature a agi en cela raisonnablement. En effet, toutes les parties du corps tirant leur nourriture des veines qui naissent de la veine cave, celle-ci, à son tour, la

  1. Galien fait surtout allusion ici à son traité Des facultés naturelles, et à celui De l’usage du pouls. — Voy.la Dissertation précitée.
  2. Cf. Hoffmann, l. l., p. 62-63, et la Dissertation précitée.