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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IV, iv.

suc (χυλόν) conduit par les veines de l’estomac dans le foie, non pas à des aliments secs, mais à une humeur liquide (χυμὸς ὑγρός), ayant déjà subi une coction et une élaboration préalables, et réclamant une coction plus complète. C’est un vin récemment exprimé des grappes, versé dans un tonneau, mais travaillant, déposant, bouillonnant et fermentant encore par sa chaleur naturelle ; la partie lourde et terreuse de son résidu, cette partie qu’on appelle, je pense, lie, est tombée au fond du vase, la partie légère et volatile surnage : cette partie s’appelle fleur, elle se montre particulièrement sur les vins ténus, de même que le dépôt est surtout considérable dans les vins plus épais. Pour suivre la comparaison que j’ai choisie, imaginez que le suc versé de l’estomac dans le foie, par suite de la chaleur du viscère, fermente et bouillonne comme le vin doux, et se transforme en un sang pur. Dans cette fermentation les éléments terreux et épais du résidu se déposent, tandis que les éléments ténus et légers surnagent comme une écume à la surface du sang.


Chapitre iv. — Heureuses dispositions prises par la nature pour la position de la vésicule biliaire et de la rate. — De la veine splénique.


C’est donc avec raison que la nature a préparé, en vue de ces résidus, des organes creux pour qu’ils puissent recevoir aisément, et pourvus aux deux côtés de la cavité de cols allongés en forme de canal (οἷον στομάχους), et propres, l’un à attirer le résidu, l’autre à l’expulser. Mais il fallait encore donner [à ces cols] une position convenable eu égard à la route que suit le résidu, et trouver pour les canaux un lieu d’insertion sur le foie en rapport avec cette position. C’est donc de cette façon que les choses paraissent, en effet, disposées ; car la nature a attaché au foie la vessie (vésicule biliaire) qui devait recevoir le résidu léger et jaune[1].

  1. Dans ce paragraphe fort obscur Galien, si je ne me trompe, compare la rate avec la veine splénique et les veines courtes (vasa breviora) à la vésicule biliaire avec les canaux hépatiques et cholédoques. Dans le chapitre vi cette comparaison est implicitement étendue aux reins avec les veines émulgentes et les uretères. La rate et le rein sont donc considérés, vu leur structure spongieuse, comme des organes creux, dont les aréoles représentent pour ainsi dire une grande cavité cloisonnée. Le canal hépatique, la veine splénique, les veines émulgentes, sont les