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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

lancent à l’instant leur souffle varié (c’est-à-dire tantôt plus faible, tantôt plus fort) et prompt à s’enflammer[1], et ces servantes d’or qui se meuvent spontanément comme l’artiste qui les a faites[2]: de même, figurez-vous que dans le corps de l’animal aucune partie ne demeure ni paresseuse, ni inactive. Toutes sont douées par le Créateur, non-seulement d’une structure convenable, mais aussi de puissances divines ; et les veines ne se bornent pas à mener l’aliment de l’estomac au foie, elles l’attirent et lui font subir une première préparation très-conforme à celle qui s’achève dans ce viscère, attendu qu’elles sont d’une nature voisine de la sienne et qu’elles tirent de lui leur première origine[3].


Chapitre iii. — Si l’estomac élimine des aliments les parties les plus grossières, le foie à son tour, quand il a reçu ces aliments, leur fait subir une seconde purification. — Comparaison de la formation du sang à la fabrication du vin.


Après que le foie a reçu l’aliment déjà préparé d’avance par ses serviteurs, et offrant, pour ainsi dire, une certaine ébauche et une image obscure du sang, il lui donne la dernière préparation nécessaire pour qu’il devienne sang parfait. L’estomac ayant éliminé les parties qui dans l’aliment nuisent au même titre que nuisent dans le blé les particules terreuses, les pierres, les graviers et les plantes sauvages, il reste encore des parties grossières analogues à la glume et au son du blé, lesquelles ont besoin d’une autre élimination; c’est le foie qui se charge de cette seconde opération.

Il vaudrait mieux, pour rendre l’image plus vive, comparer le

  1. … βῆ δ᾽ ἐπὶ φύσας ·
    Τὰς δ᾽ ἐς πῦρ ἔτρεψε, κέλευσέ τε ἐργάζεσθαι.
    Φῦσαι δ᾽ ἐν χοάνοισιν ἐείκοσι πᾶσαι ἐφύσων,
    Παντοίην εὔπρηστον ἀυτμὴν ἐξανιεῖσαι
    ,

    . . . . . . . . . . . . . . .

    Ὅππως Ἥφαιστος ἐθέλοι καὶ ἔργον ἄνοιτο (l. l., v. 468-73).
  2. … ὑπὸ δ᾽ ἀμφίπολοι ῥώοντο ἄνακτι
    Χρύσειαι, ζωῇσι νεήνισιν εἰοικυῖαι
    .

    . . . . . . . . . . . . . . .

    Αἱ μὲν ὕπαιθα ἄνακτος ἐποίπνυον (l. l., v. 417-21).
  3. Voy. Hoffmann, l, l., p. 61, et mes Dissertations sur la physiologie et sur l’anatomie de Galien.