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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

La route commune la plus grande et la première conduit de la bouche à l’estomac (γαστήρ), lequel est comme le grenier général de toutes les parties, et situé au centre de l’animal. Le nom particulier de ce conduit est œsophage (οἰσοφάγος), son nom commun est canal étroit (στόμαχος)[1], car c’est la dénomination ordinaire d’un col étroit placé comme un isthme à l’entrée de toute cavité. Le réservoir qui reçoit d’abord tous les aliments, et qui est une œuvre vraiment divine et non humaine, leur fait subir une première élaboration sans laquelle ils seraient inutiles pour l’animal, et ne lui procureraient aucun avantage. Les gens habiles dans la préparation du blé le séparent des particules terreuses, des pierres et des graines sauvages qui pourraient nuire au corps ; tel l’estomac doué d’une faculté semblable, expulse tous les corps de cette espèce, s’il s’en rencontre, et tout ce qui reste d’utile à la nature de l’animal, après l’avoir rendu plus utile encore, il le distribue dans les veines qui arrivent sur ses propres parois (cf. chap. viii et xiii) et sur celles des intestins (cf. dans ce volume, Des habit., chap. ii, p. 102)[2].

    entre les deux espèces précédentes, c’est-à-dire celles qui sont aqueuses et séreuses (organes urinaires). Afin de prévenir l’expulsion involontaire et intempestive des excréments (voy. plus loin, chap xix), la nature a placé des muscles à l’extrémité des conduits ou des réservoirs par où doivent s’échapper ces excréments ; c’est pour la troisième raison (l’excrétion) que ces muscles font partie des organes de l’alimentation. Ces trois espèces d’organes, disposées en vue de la nutrition, sont communes à tous les animaux, et les mêmes chez tous. »

  1. Pour ce mot, et pour tous les autres analogues qui se trouvent dans ce livre, voy. ma Dissertation sur les termes anatomiques employés par Galien. Cf. aussi Hoffmann, l. l., p. 59.
  2. On peut rapprocher de ce passage les paroles suivantes de Lactance (De opificio Dei, cap. XI, § 15-16, éd. de Rome, 1754, 8o.) « Cibi vero in alvum recepti, et cum potus humore permixti, quum jam calore percocti fuerint, eorum succus, inenarrabili modo per membra diffusus, irrigat universum corpus, et vegetat. — Intestinorum quoque multiplices spiræ, ac longitudo in se convoluta, et uno tantum substricta vinculo, quam mirificum Dei opus est ! nam ubi maceratos ex se cibos emiserit, paulatim per illos internorum anfractus extruduntur, ut quicquid ipsis inest succi, quo corpus alitur, membris omnibus dividatur. » — Dans la Dissertation sur la physiologie de Galien, je discute les théories anciennes sur la digestion.