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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IV, i.
LIVRE QUATRIÈME.


des organes alimentaires et de leurs annexes.


Chapitre premier. — Galien commence l’énumération des diverses parties du canal intestinal et compare l’estomac d’abord à un grenier d’abondance, puis à un homme intelligent qui sépare le bon grain du mauvais.


Comme les diverses parties de l’animal doivent nécessairement être nourries, et qu’il n’existe qu’une voie, la bouche, pour l’introduction des aliments dans le corps, c’est avec raison que la nature a étendu à partir de cette cavité des routes nombreuses, dont les unes sont, pour ainsi dire, des chemins larges et communs de tous les aliments (canal intest.), et les autres d’étroits sentiers (vaisseaux) qui apportent la nourriture à chacune des parties[1].

  1. Ailleurs (XVI, i) Galien compare les artères et les veines aux divisions d’un aqueduc. — Dans le Manuel des Dissections (VI, ii ; cf. aussi chap. III, in med.) Galien prouve qu’il a très-bien compris, comme Aristote, l’unité de composition qui préside à l’organisation des animaux, lorsqu’il écrit, à propos des organes alimentaires : « Ce que j’ai à dire des organes de la nutrition vous paraîtra peut-être difficile à croire au premier abord ; mais si vous examinez beaucoup d’animaux d’espèces semblables ou dissemblables, vous ne trouverez plus rien d’incroyable, vous admirerez au contraire ; et cela vous démontrera qu’un seul art a fabriqué tous les animaux, puisque l’artiste a fait de l’utilité même des parties le but de leur structure (τοὺς σκοποὺς τῆς κατασκευῆς τῶν μορίων τὰς χρείας αὐτῶν πεποίηται). Comme il y a dans tous les animaux une seule utilité commune, en vue de laquelle ils ont besoin de nourriture, vous trouverez dans chaque espèce trois catégories d’organes de l’alimentation. Certains, pour une première raison, ont été créés par la nature dans le dessein de recevoir et d’élaborer l’aliment et de le distribuer dans tout le corps ; les autres, pour une seconde raison, sont destinés à recevoir les superfluités (peu importe qu’on dise περιττά ou περιττώματα avec Aristote) ; les autres organes, qui sont les troisièmes, sont destinés, pour une troisième raison, à l’excrétion de ces superfluités. » Galien ajoute : « L’estomac (γαστήρ) reçoit l’aliment et en prépare l’élaboration qui doit être achevée par le foie, où les veines le prennent pour le distribuer dans le corps. Mais, avant cette distribution, il est purifié au moyen d’organes spéciaux qui enlèvent, les uns les superfluités ténues et légères (conduits que les médecins appellent cholédoques, comme la vésicule biliaire ; cf. Util. des part., IV, xii) ; les autres, les superfluités terreuses et pesantes (rate et la partie inférieure des intestins qui précède le rectum) ; enfin les derniers, les superfluités qui tiennent le milieu