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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, III, xvi.

neux ? [particulier]), la troisième l’autre ligament (lig. latér. externe), la quatrième ni os, ni ligament remarquable autre que ces ligaments larges et minces (épanouissement fibreux des muscles, particul. du triceps, et ligam. lat. int. confondus) qui unissent l’articulation tout entière. Si la nature n’eût pas montré une prévoyance et une habileté extrêmes, qui l’eût empêchée en plaçant la rotule en arrière et en laissant la partie antérieure sans protection, de supprimer la flexion du genou et de rendre le membre susceptible de luxation ? Qui eût empêché le changement de place des ligaments ronds ? Toutefois, comme nous l’avons dit, si l’on examine toutes les précautions prises non-seulement pour le genou, mais pour chacune des articulations, on verra que tout indique le comble de l’habileté et de la prévoyance. Ne nous arrêtons pas plus à ces considérations.


Chapitre xvi. — Division en trois groupes et énumération des muscles de la cuisse chargés des mouvements de l’articulation du genou. Que la plus grande puissance d’action réside dans les extenseurs de la jambe, ce qui est précisément le contraire pour le bras. — Conséquences qui en résultent pour l’antagonisme des muscles de la cuisse qui meuvent la jambe. — Nouvelles déclamations contre ceux qui méconnaissent ou attaquent la nature. — Galien établit, en supposant diverses dispositions différentes de celles qui existent, qu’on ne saurait en trouver de meilleures que celles qui ont été prises par la nature. — Comparaison des insertions musculaires chez le singe et chez l’homme.


Il nous reste à dire maintenant pourquoi les muscles de la cuisse sont en tout au nombre de neuf. Leur fonction même indique la cause de leur existence. — Trois d’entre eux, les plus grands muscles de cette partie, placés à la partie antérieure du fémur, se rendent droit au genou (triceps) ; l’un d’eux (crural et vaste interne) s’insère sur la rotule par des fibres charnues, les deux autres (vaste externe et droit antérieur) engendrent un très-grand tendon. Celui-ci s’élargissant s’insère sur toute la rotule, il la serre exactement et la rattache aux parties inférieures ; puis dépassant l’articulation il se fixe aux parties antérieures du tibia, s’il est tendu, il le relève et étend toute l’articulation du genou. Deux autres muscles de chaque côté de ceux que nous avons nommés, s’insèrent sur les côtés du tibia, l’un à la partie externe, l’autre à la partie interne, tous deux président aux mouvements