Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/303

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
271
DU MEMBRE ABDOMINAL.

pos des articulations du pied comparées à celles de la main, et nous le prouvons encore en marquant la différence de construction entre l’articulation du genou et celle du coude[1]. Ces deux parties offriront, en effet, une analogie manifeste, si on considère les autres circonstances que j’ai énumérées plus haut (correspondance des cavités et des proéminences articulaires), et de plus la force des ligaments et l’existence de la rotule ; mais la nature n’a pas seulement créé des ligaments profonds (ligam. croisés) qui, sans être tout à fait arrondis, sont cependant très-forts, elle a aussi construit un ligament qui relie les parties externes des os (ligam. latér. externe), et un autre les parties internes (voy. p. 272, l. 3-4) ; enfin elle en a placé[2] sur les parties antérieures [ligament antérieur) ; en sorte que de toutes parts une ceinture étroite maintient l’articulation serrée.

L’articulation du genou présente, en effet, quatre régions, antérieure, postérieure, droite et gauche ; la première, outre qu’elle est plus exposée, fatigue plus que les autres ; puis vient la région externe plus en danger que la région interne d’être foulée et blessée par les chocs qu’éprouve le membre ; la région postérieure redoute plus la fatigue que les lésions. En conséquence la première région a pour protection la rotule, la seconde le fort ligament rond (ligam. postérieur) et l’extrémité du muscle large (demi-membra-

  1. Quand Hoffmann (l. l., p. 52) demande où Galien a marqué la différence de structure entre le coude et le genou, il paraît ne s’être pas bien rendu compte de la phrase suivante qui contient précisément, quoique d’une manière un peu confuse, l’énoncé de cette différence. Voici, ce me semble, comment il faut entendre cette phrase : analogies : force des ligaments, emboîtement exact des proéminences dans les cavités ; au genou, la rotule ; au coude, l’olécrâne ; différences : existence au genou des ligaments croisés et du fort ligament antérieur qui manquent au coude.
  2. Ἐπιθέσεις vulg. et ms. 2148 ; mais il est évident par le contexte qu’il faut lire ἐπιθείσης avec le traducteur latin et avec Daleschamps. — La fin de la phrase m’a fait penser qu’il s’agissait du ligament antérieur (car le régime d’ἐπιθείσης est sous-entendu), mais on pourrait admettre aussi qu’il s’agit de la rotule, et que Galien a voulu marquer une troisième différence entre le genou et le coude, en disant que la nature avait placé la rotule en avant, tandis que l’olécrâne est en arrière. — Il a oublié, Hoffmann le lui reproche avec raison, de noter que la rotule est une épiphyse libre, tandis que l’olécrâne est une apophyse soudée. — Cf. aussi ma Dissertation sur l’anatomie de Galien.