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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, III, xiv-xv.

disions-nous, rapporter l’utilité de chacune des parties à la fonction de l’organe tout entier, et, de plus, si en imaginant un arrangement autre des parties, nous ne trouvons rien de préférable, ni disposition, ni forme, ni grandeur, ni structure, ni quoi que ce soit des éléments nécessaires d’un corps, nous devons déclarer parfaite et accomplie de tout point la construction actuelle.


Chapitre xiv. — Suite du même sujet. — Preuves tirées de diverses affections de la jambe, et qui servent à démontrer que la jambe est par rapport à la cuisse dans les meilleures proportions. — Différences entre le péroné et le radius. — Que le membre inférieur n’a ni trop, ni trop peu d’articulations.


Il n’est personne qui, en prêtant attention à ce que je viens de dire, ne reconnaisse que cette méthode a été suivie par nous exactement dans tout ce qui précède et qu’elle sera également observée dans la suite. Pour se convaincre que la grandeur du tibia est dans une juste convenance avec le fémur et le pied, qu’elle est parfaitement disposée pour la rapidité du mouvement, qu’elle ne nuit en rien à la sécurité de la station, il suffit de regarder une jambe soit enflée par des varices, ou par une tuméfaction squirrheuse, soit au contraire amaigrie par quelque affection d’un autre genre. La jambe est-elle enflée, son poids, trop grand, gêne et empêche la rapidité de la marche ; si elle est trop grêle, on est renversé et l’on tombe aisément, surtout si l’on veut accélérer le mouvement. Pour marcher avec aisance il faut, comme nous l’avons dit (chap. v), que le corps tout entier s’appuie fermement sur une jambe, tandis que l’autre le porte rapidement en avant. Or ces deux conditions se rencontrent naturellement dans la grandeur du tibia, car il est d’un volume tel qu’il peut supporter les parties superposées (fémur) et être facilement mis en mouvement par elles. On voit déjà clairement par là que le tibia ne devait pas être plus grand qu’il n’est et que, cette grandeur étant donnée, le péroné fournit un appui considérable par son insertion avec l’astragale, par le rempart qu’il offre contre les lésions extérieures, et de plus par le soutien qu’il prête à la tête du tibia.

Il résulte évidemment de ce que nous avons dit qu’il y a une grande différence entre la construction du péroné et celle du radius, et que la nature a été sage en rendant complétement im-