mesure l’exposition de ce qui regarde le pied ; d’ailleurs je traiterai plus tard des nerfs en particulier (XVI, viii).
La peau du pied adhère exactement à toutes les parties sur lesquelles elle repose, afin qu’elle ne se replie aisément sur elle-même dans aucun sens ; les prolongements du tendon du calcanéum la tapissent dans toute son étendue, pour qu’elle ne se replie pas facilement sur elle-même et pour qu’elle soit pourvue d’une sensibilité suffisante. Elle est douée d’une mollesse et d’une dureté moyennes, exemptes de tout excès, attendu qu’elle ne devait être ni trop sensible ni trop insensible. Une substance extrêmement dure doit être à peu près insensible[1], comme les sabots fendus et non fendus, l’enveloppe des crabes, des langoustes, des baleines, des éléphants. Une substance extrêmement molle doit être d’autant plus exposée aux lésions, qu’elle a une sensibilité plus développée. La nature donc, pour prévenir une insensibilité extrême ou une facilité trop grande à être lésée, a garanti la peau de la plante des deux excès, et l’a créée dans un juste degré de mollesse et de dureté. Ainsi nous avons reconnu dans le pied toutes les conditions appropriées à un être raisonnable.
Tout ce qui, dans la jambe, regarde la situation, la direction, la grandeur, la petitesse, et, en général, le nombre des artères, des
- ↑ Hoffmann, l. l., p. 50, renvoie pour l’explication de cette proposition à Aristote (De anim. II. xii, 4) mais dans ce passage il ne s’agit que des plantes : « Elles ne sentent pas, dit l’auteur, bien qu’elles aient une portion d’âme et qu’elles