que page. Aussi, toutes les fois que je l’ai pu, j’ai contrôlé le texte des éditions par celui des manuscrits. Pour plusieurs passages, j’ai indiqué les variantes ; mais le plus souvent je me suis, sur l’autorité de ces manuscrits, écarté, sans en avertir, du texte vulgaire.
Quand il s’agit d’un livre de science, et surtout d’un livre venu de l’antiquité, traduire n’est que la première partie de la tâche ; la seconde, et sans contredit la plus difficile, consiste à se rendre un compte exact du fond même des choses, et à confronter perpétuellement les descriptions et les faits anciens avec les faits et les descriptions qu’on trouve dans les ouvrages modernes. Cette confrontation devient d’autant plus embarrassante, que les méthodes d’observation diffèrent, et que plusieurs points qui ont attiré l’attention des anciens, ne sont pas pris en considération par les modernes, ou réciproquement ; les mêmes noms ne désignent plus les mêmes choses ; souvent aussi, les noms manquent complètement ; et la description des mêmes parties ou des mêmes maladies ne se correspondant pas toujours directement, l’esprit flotte au milieu d’inextricables difficultés. Ces perplexités, ces hésitations, je les ai retrouvées presqu’à chaque page, pour l’anatomie comme pour la pathologie, bien qu’il semble au premier abord que l’anatomie laisse moins de place que la pathologie, aux incertitudes, et aux doutes ; aussi ai-je dû faire de constants efforts pour les épargner au lecteur. On croit généralement que tous les points obscurs des descriptions de Galien ont été élucidés par les anatomistes de la Renaissance ; malheureusement il n’en est rien. Un long, fastidieux et stérile débat s’est engagé au XVIe siècle sur la