Il nous reste à parler des muscles et des tendons. — Quant aux artères et aux veines, nous avons dit que nous en traiterions dans la
il en résulte des avantages qui sont trop bien connus pour qu’il soit nécessaire de les indiquer ; ils sont, au reste, dans une opposition parfaite avec les inconvénients produits par l’unité de composition. La première pièce sera-t-elle suivie d’une troisième ? Elle est destinée à appuyer sur le sol, et à s’y soutenir en équilibre ; or, cette fonction n’exige, à la rigueur, qu’un support disposé comme ceux que l’art a inventés, c’est-à-dire arrondi ou ovalaire, et plus ou moins creux en dessous, afin que ses bords puissent s’appliquer plus exactement contre le plan de sustentation, souvent pourvu d’inégalités ; mais on conçoit qu’un semblable support peut faire une seule pièce avec la seconde partie du membre, sans rendre absolument impossible l’exercice de la fonction. Donc, différent du membre supérieur, l’inférieur pourra n’être composé que de deux parties ; mais nous savons qu’il en a trois : admettons donc ce fait, comme ne pouvant point être soumis au raisonnement... Le fémur sera-t -il droit ou courbé ? vertical ou oblique ? et, en haut, rectiligne ou réfléchi ? Tel qu’il est disposé, il remplit très-bien ses fonctions ; mais on conçoit qu’il pourrait encore les remplir s’il était droit et vertical ; il en résulterait des conditions moins favorables dans l’appui, dans l’équilibre, dans la transmission de l’ébranlement ; mais ces inconvénients sont relatifs à un défaut de perfection conciliable avec les limites d’un esprit ordinaire. L’admission du mouvement que l’avant-bras communique à la main a rendu facile la détermination des diverses manières d’être de la première de ces parties ; mais, ici, en sachant que le pied ne reçoit aucune espèce de mobilité de la jambe, qui par une de ses parties contribue au contraire à le fixer, on n’apprend absolument rien sur la manière dont doit être composée cette seconde division du membre. Inventer un péroné pour rendre le pied moins mobile ! Voilà ce dont serait incapable l’esprit le plus pénétrant, le plus inventif ; et, en effet, pour remplir les fonctions de cet os, pourquoi le tibia n’aurait-il pas en dehors une malléole, comme il en a une en dedans ? L’articulation serait elle moins solide, le bord externe du pied moins assujetti ? Il est vrai qu’un os un peu mobile n’est pas exposé à se rompre, comme le serait un prolongement osseux partout continu ; il n’offre point, dans l’appui, la dureté, la résistance brusque que ce prolongement ne manquerait de produire ; mais voilà un degré de perfection qu’on ne pourrait imaginer qu’après avoir observé les inconvénients déterminés par la disposition supposée. Et la rotule ! qui pourrait être capable d’en prévoir la nécessité ? qui irait s’aviser de placer un os libre devant une articulation parfaitement analogue à celle du coude, dans laquelle un os semblable n’existe pas ? Il n’y a donc à la jambe qu’un os qui soit accessible au raisonnement.Ses fonctions doivent autoriser à penser qu’il sera très-volumineux, surtout à sa partie supérieure, et d’autant plus qu’il est censé être seul ; enfin, pour des raisons jusqu’à un certain point semblables à celles qui ont été exposées au sujet de l’avant-bras, il ne devra se mouvoir qu’en avant et en arrière, et, par conséquent, l’os de la cuisse sera pourvu, en bas, comme l’humérus, d’une