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DU MEMBRE ABDOMINAL.

pied ; les autres s’élèvent insensiblement : le scaphoïde est le plus élevé de tous pour contribuer à consolider la partie du membre nommée tarse et à rehausser les parties internes du pied. — Viennent ensuite d’abord les os du métatarse qui sont en contact avec le sol et qui sont placés en avant de l’astragale, [du cuboïde], du scaphoïde et des trois os du tarse (cunéiformes) articulés avec ce dernier. — C’est de cette circonstance (c’est-à-dire de fouler le sol), que les anatomistes ont tiré le nom de cette partie (πεδίον, métatarse, plante). En dernier lieu viennent les orteils.

Le plus gros d’entre eux, situé à la partie interne, n’est pas composé de trois phalanges comme les autres, mais de deux. En effet, la partie interne du pied devant être haute et former comme le cintre d’une voûte, il était raisonnable de placer aux deux extrémités l’appui solide que pouvaient former les plus gros os. En arrière se trouvait déjà le calcanéum ; en avant, si l’orteil n’avait pas été beaucoup plus gros que les autres doigts et composé seulement de deux phalanges, il n’y aurait eu aucune sécurité pour les os qui sont comme suspendus. Aussi en premier lieu, le gros orteil, relativement aux autres doigts du pied, n’est pas gros seulement dans la proportion du pouce aux doigts de la main, il l’est bien davantage. En second lieu, il n’est pas composé de trois os comme le pouce et tous les autres doigts, mais de deux. Comme la nature avait, je pense, besoin d’établir là de gros os, elle s’est bien gardée de les diviser en un grand nombre de petits. La partie même du métatarse qui précède le gros orteil, paraît avoir reçu à sa face inférieure comme deux remparts, deux soutiens (sésamoïdes), afin que le premier os de l’orteil ne s’articule avec cette portion du métatarse que quand elle repose déjà complètement sur le sol, la nature donnant, je crois, de tous côtés, des appuis à cette partie du pied qui devait fatiguer singulièrement à cause de la cavité antérieure (c’est-à-dire la cavité plantaire) et de l’espèce de voûte que forment les os placés avant lui.

Le métatarse correspond-il au métacarpe ou en diffère-t-il en quelque chose ? C’est le moment de traiter cette question. La ressemblance, quant à moi, ne me paraît pas complète. De part et d’autre la première phalange de chacun des doigts est précédée d’un os ; mais dans le pied où tous les doigts sont placés sur un seul rang, le nombre des os du métatarse égale avec raison le