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DU MEMBRE ABDOMINAL.

la nature a créé le pied de l’homme avec plusieurs doigts et des articulations multiples, ainsi que cela a lieu pour la main ; toutefois, au lieu d’opposer le gros orteil aux autres doigts, elle les a tous placés et disposés sur un même plan à la suite les uns des autres.

Est-ce donc la seule différence de structure entre les pieds et les mains ? ou bien, comme instruments de sustentation, présentent-ils une autre disposition plus remarquable encore ? Cette disposition n’est ni peu importante, ni fortuite, mais elle constitue surtout ce qu’il y a de commun dans tous les pieds ; elle se rencontre seule chez le cheval dont le pied n’est modelé en aucune façon sur la main ; chez les autres animaux, cette disposition ne se trouve pas à un degré égal ; mais chez tous, la construction du pied a quelque chose d’analogue à celle de la main. Chez l’homme, rien ne manque à la similitude, il y a une partie semblable au carpe, on la nomme tarse, et une autre semblable au métacarpe, elle a reçu des médecins modernes le nom de πεδίον (plante du pied, métatarse) : enfin les doigts des pieds sont assez semblables à ceux de la main[1].

Voici donc trois parties du pied correspondantes à celles de la main, les doigts, le métatarse et le tarse ; aucune ne se trouve chez le cheval. Quant à la partie du pied sous-jacente à la jambe, partie sur laquelle ce membre tout entier repose perpendiculairement et qui est commune à tous les pieds, elle n’a pas un nom unique comme le tarse et le métatarse. Elle se compose de trois os qui ont chacun leur nom, savoir : l’astragale (ἀστράγαλον) et le calcanéum (πτέρνη), noms connus généralement, et le scaphoïde (σκαφοειδής), ainsi dénommé par les médecins anatomistes. Aucun de ces os n’a d’analogue dans la main[2], ils sont exactement et uniquement

  1. Voy. sur la comparaison du tarse et du métatarse avec le carpe et le métacarpe et de la jambe dans son ensemble avec le bras, la Dissertation sur l’anatomie de Galien. — Galien réduit le tarse aux quatre os qui s’articulent avec les os métatarsiens. — Hoffmann (l. l., p. 43) remarque que pour rendre la similitude plus complète entre le carpe et le tarse, il convient de réunir sous le nom commun de tarse tous les os compris entre le tibia et les os métatarsiens. Voy. note suiv.
  2. On ne s’explique pas pourquoi Galien a séparé le calcanéum, l’astragale et le scaphoïde, des os du tarse proprement dit ; et, quoi qu’il en dise, avec cette manière de voir que les modernes ne partagent pas, l’analogie entre le tarse et le