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PRÉFACE.

être mieux disposées qu’elles ne le sont, et qu’elles sont parfaitement adaptées aux fonctions qu’elles ont à remplir. Ce traité suppose donc connues, et ces fonctions mêmes et les dispositions anatomiques ; l’anatomie, on la trouve particulièrement dans le Manuel des dissections, et la physiologie dans d’autres traités dont je vais bientôt rappeler les titres. — Une conception hardie, et jusqu’à un certain point nouvelle, de la parfaite harmonie entre les diverses parties du corps, une théorie complète des causes finales, des idées élevées sur Dieu et la nature, des diatribes quelquefois éloquentes et pleines d’une fine ironie contre les œuvres prétendues du hasard et des atômes, des descriptions animées, des points de vue souvent très-justes sur les utilités et les actions des organes, des idées générales étendues, des principes féconds sur certaines questions d’histoire naturelle, telles sont les qualités qui distinguent excellemment l’ouvrage dont nous parlons. Mais une volonté arrêtée de tout expliquer, de faire concorder toutes les explications, de ne trouver jamais ni lui-même, ni la nature en défaut, une ignorance absolue de l’anatomie humaine, une connaissance imparfaite de l’anatomie comparée et de l’embryogénie, une prolixité quelquefois excessive, des subtilités, des paradoxes, tels sont les défauts qui empêchent trop souvent Galien de voir juste et d’exposer méthodiquement.

Dans les longs extraits du Manuel des dissections, et surtout dans les derniers livres jusqu’ici inédits[1], on verra Galien

  1. La fin du IXe livre et les sept derniers. ― Le texte grec n’a pas été encore retrouvé ; heureusement il en existe une version arabe signalée