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PRÉFACE.

circulation ; mais tout ce qu’il observe sans parti pris, est parfaitement observé, toutes ses expériences qui échappent forcément à l’esprit de système sont concluantes et fécondes.

Cependant, on a trop oublié Galien observateur, pour ne songer qu’à Galien systématique ; je veux montrer en même temps à quelles aberrations peut entraîner la domination des idées préconçues, et jusqu’à quelle hauteur de vue, peut s’élever malgré ces idées, un esprit éminent, curieux de toutes choses, dévoué à l’étude, familier avec les écrits des anciens comme avec ceux de ses contemporains, versé dans la dialectique comme dans la médecine, habitué à observer et à méditer, enfin, ce qui ne nuit pas non plus, appréciateur, un peu partial peut-être, de sa valeur personnelle.


Le dessein que j’avais de donner une idée exacte et complète de Galien, et aussi le mérite intrinsèque et la réputation classique de certains de ses ouvrages, m’ont déterminé dans le choix des traités que je publie. Quelques-uns ont été déjà traduits, mais ces traductions, toutes fort anciennes, sont ou difficiles à lire, et comme non avenues, ou exécutées de telle façon qu’elles font disparaître presque entièrement la physionomie du texte, et que le sens n’y est pas toujours fidèlement conservé.

Le traité de l’Utilité des parties du corps, dont on ne paraît pas avoir compris le vrai caractère, se résume dans cette sentence d’Aristote : Que la nature ne fait rien en vain (μηδὲν μάτην ποιεῖν φύσιν). Aussi Galien, loin d’y traiter les questions de physiologie proprement dite, ne s’y occupe qu’à découvrir et à démontrer que les parties ne pouvaient pas