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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, II, xviii.

peu à la solidité ; en sorte que la solidité de l’articulation dépend de deux conditions, les ligaments et l’union exacte des os. On trouve ces deux conditions réunies pour le coude et le carpe ; une seule prédomine dans les doigts, et l’épaule n’en remplit aucune d’une façon complète. Aussi la nature a-t-elle agi avec discernement en unissant le radius au cubitus en vue d’une double fonction, puisqu’il n’était pas possible aux articulations solides et fortement serrées de tous côtés de jouir de la variété des mouvements.


Chapitre xviii. — Pourquoi les mouvements du carpe sont-ils très-bornés, et pourquoi ceux du bras sont-ils très-étendus ? — De l’apophyse du cubitus appelée styloïde. De sa jonction avec le petit os du carpe qui correspond à l’auriculaire.


Il n’est pas besoin de longs discours pour établir pourquoi les mouvements sont bornés et obliques au carpe et pourquoi ils sont très-étendus au coude. En effet, à la partie inférieure de l’avant-bras les os du carpe sont fortement unis, et le radius lui-même est solidement joint au cubitus, d’où beaucoup de médecins ont conclu que ni l’un ni l’autre de ces os ne jouissent d’un mouvement propre, mais que, soudés comme un seul os, ils n’avaient qu’un seul mouvement commun. Toutefois au coude, le radius est séparé du cubitus par une distance telle qu’il peut exécuter des mouvements étendus sans que le cubitus y participe. Au poignet, ce n’est pas possible. L’articulation de l’apophyse mince du cubitus, appelée styloïde, avec l’os du carpe qui correspond au petit doigt (pyramidal), est elle-même extrêmement petite, car l’os du carpe, nécessairement petit, jouit d’un mouvement très-restreint, et à cause de son peu de volume, et aussi parce que dans cette région le cubitus est lié au radius, et que cet os du carpe est uni avec les autres os de cette partie. Il n’aurait pu exister un mouvement étendu que si les os susdits avaient été suffisamment écartés les uns des autres.


Chapitre xviii. — Récapitulation du IIe livre. Il sera traité des artères, des veines et des nerfs du bras, à propos des parties communes à tout le corps. — Pourquoi il faut réserver pour la fin de l’ouvrage ce qui regarde la grandeur et la situation du bras. — Il sera question des muscles de l’épaule dans le XIIIe livre.


J’ai exposé à peu près tout ce qui concerne le bras ; car les artères,