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DU BRAS.

ment en forme de chi (Χ)[1], au niveau des parties susdites, elle arrive à remplit cette région de tout côté. Si ces muscles avaient dû mouvoir le membre par des tractions en ligne droite, en étendant ou en fléchissant l’articulation du coude, non-seulement la position oblique ne leur eût servi de rien, mais elle eût produit un effet tout contraire. N’est-ce pas une très-grande preuve de leur excellente construction que de pouvoir exécuter un mouvement rectiligne à l’aide d’un double mouvement oblique, comme les tendons qui meuvent le carpe ? En effet, l’un des muscles qui fléchissent l’avant-bras (biceps brachial) prend naissance sur les parties internes de la région de l’épaule, et se porte de là sur les parties antérieures du bras ; l’autre, plus petit (brachial antérieur), procède des parties externes de l’humérus, puis se porte insensiblement vers la région interne : d’où il est évident que leur situation respective est en forme de chi. Il est également manifeste que leur mouvement est oblique. Quand le plus grand des deux muscles (biceps) agit, la main touche la région interne de l’articulation de l’épaule ; quand c’est le petit muscle (brachial) ; elle arrive sur les parties opposées qui sont au côté externe. C’est la première chose qu’il faut chercher sur les singes quand on dépouille le bras et qu’on tire les attaches des muscles, comme nous l’avons dit dans notre Manuel des dissections (I, iii), et comme nous pouvons le faire sur nous-mêmes sans dissection, car en laissant dans l’immobilité toutes les autres articulations, et en fléchissant seulement l’articulation du coude, nous ne pouvons jamais porter la main au delà des régions susdites.

De la même façon vous trouverez les muscles (triceps brachial) de la partie postérieure du bras disposés de telle sorte qu’ils sont opposés à chacun des muscles de la région interne. Tous deux s’insèrent au coude, mais la plus grande partie de l’un se fixe à la région interne et la plus grande partie de l’autre à la région externe. Les origines supérieures du premier de ces deux muscles s’insèrent surtout sur les parties internes de l’humérus, et celles de l’autre muscle sur la région postérieure[2].

  1. Ces dispositions et celles qui sont indiquées plus bas ne peuvent être rendues sensibles que par les figures au trait que j’ai ajoutées à la Dissertation sur l’anatomie de Galien.
  2. Galien décrit ici fort obscurément le triceps, avec son appendice, qui est