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DE L’AVANT-BRAS.

soit, les fonctions du bras seraient lésées en proportion. Si, par hypothèse, les couronnes étaient plus longues qu’elles ne le sont actuellement, il est évident pour tous que, venant frapper plus tôt le bras, elles gêneraient en quelque chose le mouvement complet d’extension ou de flexion. Si on les suppose plus courtes, il en résultera d’une part que le cubitus sera replié et se fléchira en arrière[1], d’une autre que toute l’articulation perdra de sa solidité, en sorte que l’humérus quittera facilement le cubitus, en dépassant l’apophyse postérieure dans la flexion, et l’antérieure dans l’extension. Si elles étaient plus arrondies ou plus droites qu’elles ne le sont, elles ôteraient nécessairement une grande partie de sa fixité à la cavité située entre les condyles de l’humérus, et qui est arrondie ; à son tour cette cavité ne s’adapterait plus comme maintenant dans toute l’étendue de sa surface aux couronnes du cubitus. Si ces couronnes étaient plus étroites, comme la cavité moyenne de l’humérus sur laquelle elles rouleraient se trouverait alors trop large, elles seraient de nouveau privées de fixité, et flottant, pour ainsi dire, elles se porteraient souvent sur les côtés, en sorte que la faculté de mouvoir tout le cubitus d’une façon rectiligne serait compromise ; il s’ensuivrait que les fonctions de l’avant-bras privé de soutien et de point d’appui, seraient impuissantes. De même si elles étaient plus larges que la partie moyenne de l’humérus, elles ne pourraient pas entrer dans la cavité, mais elles resteraient suspendues sur les crêtes des têtes de l’humérus. Maintenant leur surface s’adaptant exactement à la cavité trochléenne, chacune des couronnes est exactement serrée de tous côtés par les condyles de l’humérus, et le cubitus ne peut en aucune façon dévier sur les côtés, de sorte que l’articulation devient solide et propre aux fonctions du bras.

Des deux têtes de l’humérus, l’externe (épicondyle et condyle),

  1. Il semble ici que le texte, bien qu’il soit identique dans les manuscrits et dans les imprimés, a subi primitivement quelque altération, car Galien parle à la fois des apophyses antérieures et postérieures, d’où il résulte que si elles sont plus courtes, le cubitus se portera au delà des limites naturelles, aussi bien en avant qu’en arrière. Daleschamps a traduit, par manière de déclaration, ainsi qu’il le dit, « L’os du coude… se réfléchirait aussi bien en la partie postérieure qu’en l’antérieure. »