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DE LA MAIN.

nerfs qui viennent d’en haut, c’est-à-dire pour celui qui se distribue en partie au côté externe de la main (n. médian), et de plus une surface pour l’insertion de celui des tendons fléchisseurs de la main dont nous n’avons pas encore parlé, mais qu’il n’y avait point de place pour y fixer un autre os analogue à celui qui est du côté du petit doigt, la nature a donné, en conséquence, au premier os du carpe (scaphoïde) une apophyse allongée, cartilagineuse et spongieuse, qui se dirige vers la partie interne de la main, et elle y a inséré ce tendon qui fléchit la main (radial interne). Elle n’a pas voulu borner toute l’insertion à cette seule apophyse ; mais elle l’a prolongée jusqu’au métacarpe en vue d’une plus grande solidité, ayant fait double ce tendon. Elle a attaché un des prolongements à l’extrémité postérieure des os correspondant à l’index et au doigt médius. Les dispositions qu’elle avait prises à la face interne de la main pour les tendons qui meuvent la première et la troisième articulation des doigts, la nature les a prises dans cette région par la même raison. En effet, ces tendons qui ne devaient pas s’arrêter seulement à la première phalange, mais s’avancer jusqu’à la troisième, elle les a fixés aux os par des ligaments ; de même le tendon dont il est maintenant question, elle ne l’a pas fixé sur l’apophyse elle-même, mais sur le ligament qui l’environne, afin qu’il puisse s’avancer plus loin ; car les tendons qui s’insèrent directement sur les os s’y terminent. La nature a créé une autre épiphyse consistant en un petit os cartilagineux, uni par de forts ligaments à l’os du carpe dont nous parlons, et à celui qui vient après et qui est articulé avec la première phalange du pouce[1], pour y attacher l’une des deux divisions du tendon qui, on l’a vu plus haut (II, iv-v), meut le pouce et le carpe (faisc. carpien du long abducteur). Ainsi on pourrait compter neuf os au carpe, mais les anatomistes ne les comptent pas plus que les autres os appelés sésamoïdes qui sont placés par surcroît auprès de plusieurs articulations des pieds et des mains dans un but de protection. Les deux autres tendons qui meuvent le carpe s’insèrent tous deux en s’élargissant, l’un sur les os du métacarpe qui sont en avant

  1. Pour la discussion de ce passage, pour la prétendue insertion du cubital antérieur au scaphoïde, enfin pour le nombre des os du carpe, voy. la Dissertation sur l’anatomie de Galien.