Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, II, xii.

gieux et cartilagineux. Ainsi elle a disposé un espace suffisant pour l’insertion du tendon (cubital inter.) qui fléchit le carpe dans cet endroit ; car ce tendon était trop volumineux pour pouvoir s’insérer avec sûreté par un petit cartilage sur un des os du carpe lui-même ; la nature a donc fixé ce tendon au pisiforme. Quant à la petite extrémité de cet os, elle l’a dirigée vers le bas, et l’a placée entre l’os qui embrasse la petite apophyse du cubitus et la grande tête qu’on appelle condyle, tête d’où part un petit col qui, se détachant sur les parties extérieures et inférieures, se termine en une autre petite tête, laquelle s’articule, ainsi qu’on la démontré (chap. xi), avec un des os du carpe (semi-lunaire)[1]. Cet os cartilagineux, étant logé dans une très-petite cavité, courait nécessairement du danger, et devenait sujet à une grande mobilité, mais la nature l’a uni aux os voisins par de fortes membranes qui exercent une traction égale dans tous les sens, de sorte qu’il se maintient droit, mais encore avec peine, flottant sur le rebord de l’os qui embrasse la petite apophyse du cubitus. Comme le grand tendon (cubital int.) qui fléchit le carpe s’applique sur la tête de cette apophyse, et devait attirer à lui le petit os et le renverser, la nature lui a opposé une autre traction d’égale force, en faisant naître des parties opposées un ligament qui se termine au métacarpe. Ainsi l’os cartilagineux, tiré également en tous sens, ne tombe d’aucun côté. Telle est la disposition des os du carpe qui sont du côté du petit doigt.

Quant à la région [interne] correspondante au pouce, comme il fallait aussi dans cette région une certaine protection pour l’un des

  1. On verra, dans la Dissertation précitée, et à l’aide des figures, que l’articulation cubito-carpienne a lieu à la fois chez le magot par le semi-lunaire et le pyramidal. C’est sans doute ce que Galien a voulu exprimer dans ce passage, obscur au premier abord, surtout si on le compare au passage parallèle du chapitre xi, où il semble ne parler, pour cette articulation, que d’un seul os du carpe, le pyramidal. Mais, en y regardant de plus près, il parait bien évident que la grande articulation du chapitre xi, est constituée à la fois par le scaphoïde et le semi-lunaire, ce dernier os étant en connexion avec les deux os de l’avant-bras, tandis que le pyramidal n’est en rapport qu’avec le cubitus, et constitue la petite articulation, faite en vue des mouvements de rotation (supination et pronation). — Cela ressort aussi très-nettement du chap. xvii du traité Des os, éd. de Horne, pag. 80.