Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/227

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
195
DE LA MAIN.

en vue des mouvements de rotation de la main pour la pronation et la supination. C’est à l’aide de la grande articulation que le carpe s’étend et se fléchit. C’est en vue de ces fonctions, que les extrémités du radius et du cubitus ont été créées globuleuses ; mais la nature a encore mis cette disposition à profit pour un autre usage, suivant la coutume où elle est d’employer souvent pour un usage une partie faite pour un autre : car elle a placé les têtes des tendons qui meuvent les doigts dans les cavités formées par l’intervalle des éminences. Ainsi elle a donné à ces tendons une espèce de mur ou de tour, comme moyen certain de protection.


Chapitre xii. — Du huitième os du carpe (pisiforme) ; de l’artifice dont la nature a usé en le formant et en lui assignant la place qu’il occupe. De la disposition de l’os pisiforme et des tendons qui y sont attachés. — Du mode d’insertion des deux autres tendons qui meuvent le carpe.


Comme du côté externe (face postér.), il y avait un relief suffisant à l’extrémité du cubitus, mais que les parties internes étaient abaissées à cause de la direction de la petite apophyse qui se porte du côté externe et en bas, et qui est embrassée, ainsi que nous l’avons dit (chap. xi), par un des os du carpe, la nature a placé là, comme une palissade, un os oblong, qui se dirige directement en dedans et qui protège les parties molles placées dans cette région, entre autres le nerf (cubital), venu de la moelle pour se distribuer à la partie interne de la main. C’est le huitième os du carpe. Nous avons différé dans ce qui précède de parler de sa formation si opportune. Comme il existe une parfaite harmonie entre tous les os du carpe, la nature manquant de place pour y loger avec une entière sûreté l’os en question, a imaginé dans sa sagesse beaucoup de choses admirables. D’abord elle a fait l’extrémité inférieure de cet os très-mince, ne pouvant espérer de trouver autrement une place convenable pour l’y fixer ; ensuite l’allongeant suffisamment, elle l’a fait à son autre extrémité spon-

    controverses, qui presque toujours portent à faux, parce qu’on ne s’est presque jamais donné la peine de recourir à la nature. Le résumé de ces controverses, l’étude critique de ces chapitres, la discussion de tous les points obscurs qu’ils renferment, seront mieux placés dans la Dissertation précitée que dans ces notes.