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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, II, viii.

art admirable, joint à la prévoyance, dans cette disposition que le carpe, composé comme il est de plusieurs os de formes si différentes, a été creusé à sa face interne autant qu’il convenait à la main, et rendu convexe à sa face externe autant que cela était également nécessaire ? Offrir à sa partie supérieure, celle qui touche à l’avant-bras, une convexité de telle forme et de telle proportion qu’elle fût le mieux disposée par sa figure et par sa dimension, pour s’articuler avec les os placés au-dessus de lui, n’est-ce donc pas encore pour le carpe, une preuve de la meilleure prévoyance, et de la perfection de l’art ? Certes vous n’admirerez pas seulement cette disposition ; mais regardez aussi la partie inférieure, vous y verrez quatre petites cavités placées à la suite les unes des autres, et qui s’articulent avec les os du métacarpe. Un cartilage revêt non-seulement ces cavités ; mais, dans le carpe lui-même, tous les points de jonction des os entre eux ; à l’extérieur toutes ces parties sont maintenues rapprochées par de fortes membranes qui servent de liens aux articulations, et de moyen de protection aux os qu’elles entourent. — Pour le métacarpe, ce sont quatre os parallèles qui se portent jusqu’aux doigts ; ils sont séparés les uns des autres, et ne sont pas entièrement réunis comme ceux du carpe, parce qu’ils devaient s’articuler avec les doigts, organes destinés à s’écarter le plus possible les uns des autres, tandis que les parties supérieures du carpe s’articulent avec les extrémités du cubitus et du radius, qui sont réunies. À la face externe les os du métacarpe sont légèrement convexes, mais à la face interne ils sont plutôt aplatis, car placés après le carpe ils doivent en imiter la forme, et ils leur ressemblent si bien que la réunion des uns et des autres présente deux surfaces lisses, une surface concave à la partie interne, et une surface convexe à la partie externe. Lors donc que nous avons besoin d’étendre exactement la main, les tendons externes étendent tous les doigts, comme s’ils les repliaient, et l’articulation du carpe est étendue en même temps. Serrés entre les doigts et l’avant-bras, soulevés violemment [par les tendons ?] comme par un levier, le carpe et le métacarpe sont forcés de sortir de leur place primitive ; mais ne pouvant s’échapper par la partie externe à cause de la tension des tendons qui s’y trouvent, il leur reste le déplacement vers la face interne, et, pressés de toutes parts, ils se porteraient aussi fortement que possible de ce côté si leurs