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DE LA MAIN.

raison qu’elle l’a conduit sur les parties externes de l’humérus, car c’est seulement par cette position qu’il pouvait devenir oblique, direction qu’il devait nécessairement avoir puisqu’il est chargé d’un mouvement oblique. Il est donc évident, pour quiconque n’a pas entendu avec une complète inattention ce qui précède, que la nature a bien agi, non-seulement en créant ces muscles en aussi grand nombre qu’ils sont, mais encore en les disposant tels qu’ils sont actuellement, eu égard à la longueur, à la situation et à la division des tendons. Si dans mon discours il se trouve quelque chose qui n’ait pas été expliqué, comme ce sera quelque point analogue à ce qui a déjà été dit, ou semblable à ce dont on traitera plus tard, ce point ne sera pas difficile à trouver pour vous qui avez déjà tant de moyens de découverte, pour peu que vous restiez fidèles en toute occasion à un seul de ces moyens qui sera comme une lumière brillante vous conduisant où il faut, et vous amenant vite à la découverte de ce que vous chercherez : ce moyen a été indiqué dès le commencement de ce traité (I, viii et ix ; cf. xvi). Quel est-il donc ? Il faut connaître exactement la fonction et avant cela la structure de chaque partie, en voyant par soi-même les faits que révèlent les dissections, puisque les livres de ceux qui s’appellent anatomistes fourmillent de mille erreurs que nous relevons dans un autre écrit[1], montrant non-seulement les fautes commises à propos de chaque partie, mais faisant ressortir les causes de ces fautes. Il ne vous sera donc pas difficile de trouver l’utilité des parties, si seulement vous connaissez exactement leur structure, étant instruit par la nature elle-même ; et pour prendre aussitôt un exemple : les tendons étant couchés sur le carpe aux extrémités du cubitus et du radius, extrémités privées de chairs, nues et glissantes à cause de leur convexité, on peut constater, seulement par l’anatomie, de quelle manière la nature a pourvu à leur sûreté ; car il n’est personne si dénué de sens qui, voyant l’os creusé d’une gouttière égale au tendon qu’elle doit recevoir, cherche encore, doute et demande si la nature a pourvu à la sûreté des

  1. Galien fait sans doute allusion à son Manuel des dissections, dans lequel il relève fréquemment, et non sans aigreur, les fautes commises par les autres anatomistes. Je signale tous ces passages dans la Dissertation sur l’anatomie de Galien