Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
182
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, II, vii.



Chapitre vii. — Des muscles obliques qui meuvent le radius ; pourquoi trois ont-ils été faits sans tendons (pronateurs et court supinateur) et un quatrième (long supinateur) avec un tendon. — Description de chacun de ces muscles ; de l’artifice de la nature dans leur disposition. — Les parties importantes sont toujours profondes, celles qui le sont moins sont superficielles. — Que la dissection, en faisant connaître la structure des parties, révèle l’art admirable de la nature, et nous instruit en même temps sur l’utilité de ces parties.


Il est temps de revenir à ce qui reste à dire touchant le cubitus et le radius, car presque tout ce qui concerne ces deux os a déjà été exposé (Cf. chap. ii-v) ; nous avons encore à traiter quelques autres points, très-peu nombreux, de l’histoire des muscles obliques qui meuvent le radius. Pourquoi y a-t-il deux muscles qui portent le radius en pronation, et deux qui le ramènent en supination, et pourquoi trois de ces muscles n’ont-ils pas de tendons (voy XII, iii) ? À propos des muscles qui étendent et fléchissent le carpe, il a été démontré (chap. iv) que le mieux était pour ces muscles d’être fixés, au nombre de deux, sur les extrémités des os qui devaient être mis en mouvement ; eh bien, il en est de même pour ceux qui meuvent le radius ; là aussi, en effet, il ne valait pas mieux confier tout ce mouvement à un seul muscle implanté au milieu du radius que de créer deux muscles, pour borner les insertions de l’un aux parties supérieures, à celles qui avoisinent l’humérus, et celles de l’autre aux parties inférieures, à celles qui touchent au carpe, mais chacun d’eux a une grande étendue, et ne se fixe pas seulement à l’extrémité de l’os, attendu que tous deux s’insèrent par leur partie charnue avant de s’être transformés en tendons. Comme leurs insertions sont faibles, ils ont besoin d’embrasser une plus grande surface, afin que la puissance que donne un tendon fixé sur un seul point, à cause de la force de ses fibres, soit regagnée par la multiplicité dans les insertions charnues qui sont faibles. Si on se rappelle ce qui a été dit précédemment (chap. iv), on a déjà vu pourquoi il n’était ni convenable, ni possible que des tendons aient pu naître de ces muscles. Si on ne le voit pas, je le rappellerai en peu de mots : un os ne reçoit pas d’insertions musculaires, soit parce qu’il est dur, soit parce qu’il est petit, soit parce qu’il était mieux que le membre fût exempt de chair et léger. On ne peut alléguer aucune de ces raisons pour