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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, II, vi.

carpe en avant de l’indicateur et du médius, porte la main en pronation et étend le carpe.


Chapitre vi. — Du muscle palmaire grêle et des peauciers en général. Pourquoi quelques-uns de ces derniers sont munis d’un tendon. — La main est à la fois un instrument de préhension et un organe du toucher ; dispositions anatomiques qui en sont la conséquence ; avantages de cette réunion de fonctions. — L’expansion tendineuse du palmaire grêle donne à la main la condition nécessaire pour être un organe du toucher.


Il me reste donc à faire connaître le tendon qui tapisse la peau de la partie interne de la main, et qui tire son origine du muscle droit du milieu, lequel est plus petit que les quatre autres muscles[1], parce qu’il ne met en mouvement aucune articulation (voy. ii init.). Situé superficiellement sous la peau, il occupe la région moyenne du membre. Son tendon naît avant qu’il ait atteint l’articulation du carpe, et il commence à s’aplatir quand il arrive au niveau de cette articulation ; là il ressemble à une seconde peau blanche et exsangue doublant toute la peau de la main et des doigts. Ainsi on peut détacher de tout le corps le reste de la peau, et c’est pour cette raison, je pense, qu’on dit que la peau a été nommée δέρμα ; mais celle qui occupe la partie interne des mains (voy. XI, xv), et dont il est question maintenant, de même que celle qui est à la plante des pieds, et encore celle qui est étendue sur le front, sur presque tout le visage, et sur d’autres parties du corps de l’animal, ne peut pas être arrachée à cause des tendons et des muscles qui s’y insèrent[2]. En traitant de chaque partie je ferai connaître comment ces muscles et ces tendons s’y insèrent et quelle est leur

  1. Les quatre autres muscles auxquels Galien fait allusion sont le cubital antérieur ou interne, le grand palmaire ou radial interne, et les deux fléchisseurs communs. Voy. chap. v et la Dissertation sur l’anatomie de Galien.
  2. On voit que Galien assimile le palmaire grêle aux peauciers proprement dits (portions plus ou moins distinctes du pannicule charnu) ; mais le palmaire grêle n’est pas plus un peaucier que le tenseur du fascia lata ; il agit par une force tonique plutôt qu’active sur l’aponévrose palmaire. Ni chez les singes ni chez l’homme, il n’agit directement sur la peau. Dans la Dissertation précitée, je reviens sur les rôles divers que Galien fait jouer aux peauciers. On y trouvera aussi des explications sur le mot δέρμα.