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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, II, ii-iii.

ment du grand doigt et étend modérément tout le carpe (long abducteur divisé en deux faisceaux)[1] ; mais deux autres muscles (cubital postérieur, et groupe des radiaux réunis) opèrent vigoureusement ce mouvement d’extension du carpe. Deux autres muscles (supinateurs) impriment au radius le mouvement de supination et entraînent tout le membre dans ce mouvement. Ces dispositions sont révélées par la dissection ; ce qui suit fera connaître en vue de quoi chacune d’elles a été prise.

Mais auparavant, la clarté exige que nous nous arrêtions quelques instants sur les noms dont nous nous servirons dans ce traité. — Le membre supérieur se divise en trois grandes parties, qui sont appelées le bras (βραχίων)[2], l’avant-bras (πῆχυς), la main (ἀκρόχειρον). Nous n’avons pas du tout besoin de parler ici du bras. On appelle avant-bras toute la partie du membre comprise entre le carpe et l’articulation du coude. Le coude (ἀγκών) est, dit Hippocrate (De fract., § 3, t. III, p. 426), la partie sur laquelle nous nous appuyons. Un des os de l’avant-bras, le plus grand, dont une partie est ce qu’Hippocrate appelle coude et que les attiques nomment olécrâne, car le corps de l’os est appelé plus spécialement cubitus (πῆχυς), vous paraîtra situé inférieurement quand le membre est placé dans une position moyenne, entre la supination et la pronation ; l’autre os, le radius (κερκίς), sera placé au-dessus de lui[3]. C’est eu égard à cette disposition qu’on peut dire de l’avant-bras qu’il a une face interne, une externe, une partie supérieure,

  1. Dans le traité De la Dissection des muscles, Galien considère ces deux faisceaux comme deux muscles ; ce qui porte le nombre des muscles internes à dix. — Chez les singes d’une organisation inférieure, comme chez le magot, le saï, etc., le court extenseur du pouce manque.
  2. On trouvera dans la Dissertation précitée l’historique de tous les termes techniques usités par Galien.
  3. Galien aurait dû ajouter : quand l’avant-bras est fléchi sur le bras, position dans laquelle il décrit les muscles de cette partie du membre thoracique dans le traité De la dissection des muscles, et qu’il a également conservée dans le traité qui nous occupe. Autrement, c’est-à-dire si l’avant-bras est pendant et dans une position moyenne, le cubitus sera en arrière et le radius en avant. — Les Commentaires de Galien sur les traités d’Hippocrate Des fractures et Des luxations, renferment des détails intéressants sur la position anatomique et sur la description des membres. J’aurai soin de les mettre sous les yeux du lecteur dans la Dissertation sur l’anatomie.