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DE LA MAIN.

n’est pas ce qu’il y a de plus admirable ; mais si vous considérez l’union de tous les os dans tout le corps, vous trouverez toujours que les saillies ont des dimensions égales aux cavités qui les reçoivent ; disposition qui, je le sais bien, vous paraîtra déjà un très-grand sujet d’admiration. En effet, supposez la cavité plus large qu’il ne fallait, l’articulation était lâche et sans fixité ; supposez-la plus étroite, le mouvement devenait difficile, l’os ne pouvait en aucune façon se retourner, et, de plus, il y avait grand danger que les éminences des os, resserrées dans d’étroits espaces, ne se brisassent. Rien de cela n’eut lieu ; des espèces de crêtes entourent en cercle toutes les cavités articulaires, et garantissent sûrement les articulations contre toute luxation, à moins d’un choc violent et irrésistible. Comme, par suite de cette structure, il y avait danger que les mouvements ne devinssent difficiles et que les éminences osseuses ne se brisassent, la nature a derechef trouvé un double remède à cet inconvénient. D’abord elle a revêtu les deux os de cartilages, puis elle a versé sur ces cartilages une humeur grasse, visqueuse, ressemblant à de l’huile, de sorte que toute articulation des os pût se mouvoir facilement et sans danger de se briser. L’artifice de la nature, qui consistait à munir les articulations de rebords, était déjà suffisant pour empêcher les articulations de se luxer, mais elle ne confia pas le soin de les maintenir à ce seul moyen, sachant que l’animal avait souvent à faire des mouvements nombreux, violents et rapides. Afin donc que toute articulation fût fortifiée de tous les côtés, la nature a fait naître de chacun des deux os certains ligaments ; elle les a étendus de l’un à l’autre : quelques-uns sont en quelque sorte comme des nerfs, ronds et épais ; d’autres sont comme des membranes, longs et minces. Ces deux espèces ont toujours été faites telles qu’il était requis pour l’utilité des articulations : les ligaments les plus épais et les plus forts protègent les articulations les plus importantes et les plus grandes ; les autres sont réservés pour les articulations moins importantes et plus petites. Toutes ces dispositions sont communes à toutes les articulations,

    phalangiennes à un gond ; les premières ne jouissent que de mouvements angulaires de flexion et d’extension ; les secondes ont les deux premiers mouvements et en outre un mouvement latéral. De ce triple mouvement résulte une circumduction plus ou moins limitée suivant les doigts, mais non une véritable rotation.