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DE LA MAIN.

il est convenable que ce qui porte soit plus grand que ce qui est porté[1]. Il a été démontré plus haut (chapp. v et vi) que les extrémités des doigts devaient être le plus petites possible et rondes ; il était impossible qu’il en fût ainsi autrement que par la diminution graduelle du volume des os des doigts. Pour cela, il faut toujours que le second os soit plus petit que le premier. Quant à leur forme, de ce qu’ils ont une base plus large à la partie supérieure et une base moins large à l’extrémité inférieure, il résulte la même utilité que celle reconnue pour la grandeur. Il faut attribuer à ce qu’ils sont arrondis la difficulté d’être lésés, car de toutes les formes, la ronde est celle qui est le moins exposée, attendu qu’elle n’offre aucune partie saillante qui puisse être brisée par les chocs extérieurs (chap. xi). Mais pourquoi chaque os est-il exactement convexe sur la face externe et ne l’est-il exactement ni sur la face interne, ni sur les côtés ? Assurément cela a été fait aussi pour le mieux : en effet, c’est par leur partie interne que les doigts broient, malaxent et prennent tous les objets ; il eût donc été mauvais que

    différents. — Je regarde donc, en considérant l’appareil musculaire (et particulièrement le long fléchisseur), les usages, la forme, la situation, le mode de connexion et les analogies, le premier os du pouce comme un os de la paume de la main, et par conséquent comme un métacarpien. M. Bluff a cité le nom de quelques anatomistes qui ont partagé l’opinion qu’il défend, je pourrais augmenter de beaucoup cette liste, et à mon tour j’opposerais facilement une longue liste d’auteurs d’un avis opposé, mais cela n’avancerait guère la question, attendu qu’en général, d’un côté comme de l’autre, on ne donne pas les motifs de sa préférence. Toutefois je m’empresse de faire une exception pour M. Duchesne (Recherches sur les muscles de la main, Paris, 1852, p. 25) qui trouve dans la physiologie quelques raisons en faveur de l’assimilation du premier métacarpien à une phalange ; mais ses raisons ne m’ont pas convaincu.

  1. Ces expressions ne sont pas très-exactes, et la position des phalanges est mal déterminée. Les premières phalanges ou mieux les phalanges métacarpiennes (phalanges proprement dites), sont, suivant qu’on les considère à partir de l’une ou l’autre extrémité du membre, soit en avant, soit en arrière par rapport au métacarpe et aux autres phalanges. Si on commence à compter par l’extrémité des doigts (ainsi que Galien le fait, chap. xvii, init. et fine, et chap. xviii, init.), les phalanges sont bien en avant, mais alors on ne peut pas dire que les phalangines (ph. moyennes) et les phalangettes (ph. unguéales) viennent après les phalanges et sont supportées par elles ; d’un autre côté, si on procède par la partie supérieure du membre, ce qui est l’habitude des modernes, les phalanges supportent, il est vrai, les phalangines, mais alors il n’est pas juste de dire, du moins eu égard aux phalangines et phalangettes, que les phalanges sont en avant.