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DE LA MAIN.

la chair nous protége comme le ferait une toison de laine, il n’est pas besoin de raisonnement ; on voit également avec évidence qu’elle possède une humidité chaude, laquelle vient du sang ; mais que toute humidité modérément chaude, comme est celle de la chair, sert également bien contre le froid et contre le chaud extrêmes, c’est ce dont le vulgaire ne convient pas aussi volontiers. Toutefois on sera bientôt convaincu, si nous rappelons la vertu des bains et si nous expliquons ensuite la nature même de ce qui est en discussion. Vous ne trouverez rien de plus propre que le bain pour refroidir ceux qui sont en proie à une forte chaleur, ni rien de plus prompt à réchauffer ceux qui souffrent d’un grand froid ; car le bain, étant humide par nature et en même temps modérément chaud, arrose par son humidité la sécheresse qui vient de la chaleur, et en même temps il corrige par sa chaleur le refroidissement causé par le froid intense[1]. Cela suffit pour les chairs.


Chapitre xiv. — Du nombre des os des doigts, de leur grandeur, de leur figure.


Reprenons ce que nous disions de la nature des articulations et des os des doigts au point où nous nous étions auparavant arrêtés. En effet, il a été suffisamment démontré que nous avions besoin des os pour prêter un ferme soutien à l’exécution des fonctions, et qu’ils devaient être nombreux pour répondre à la multiplicité des formes ; mais nous n’avons indiqué ni leur nombre et quel il devait être, ni la grandeur de chacun d’eux et quelle elle devait être, ni leur forme, ni leur mode d’articulation. Disons donc tout de suite qu’il ne fallait ni plus ni moins de trois os par chaque doigt ; car un plus grand nombre, outre qu’il n’aurait favorisé en rien aucune fonction (on a suffisamment démontré, chap. xii, qu’elles pourraient s’accomplir toutes avec trois os seulement), eût peut-être empêché une extension complète, en la rendant moins ferme qu’elle n’est maintenant ; car les organes composés de beaucoup de parties plient plus facilement que ceux qui ont peu de parties. S’il y avait moins de trois os, les doigts ne pourraient pas prendre une aussi grande multitude de formes particulières. Ainsi

  1. Voy. sur l’action des bains, Oribase, X, i, et suiv., ainsi que les notes correspondantes.