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DE LA MAIN.

ne soit approfondi. Afin que mon discours se déroule avec méthode, nous examinerons successivement tout ce qui est commun aux corps. Au premier rang se placent particulièrement les tempéraments, car ce sont eux qui donnent aux parties leur essence propre. En effet, c’est parce que le corps est un mélange déterminé de chaleur et de froid, de sécheresse et d’humidité, qu’il est par nature de telle ou telle façon, car si la chair est chair, le nerf, nerf, et si chaque autre partie est ce qu’elle est, cela tient à un certain mélange des qualités susnommées. Ces qualités existent donc dans les parties à titre de substance ; l’odeur, la saveur, la couleur, la dureté, la mollesse, en sont des conséquences nécessaires : il y a de plus des accidents nécessaires : la position, la grandeur, la contexture, la conformation. Ainsi donc, si l’on veut approfondir exactement l’utilité de tout ce qui entre dans la composition des organes, il faut d’abord rechercher en raison de quoi ils exercent leurs fonctions ; on trouvera, en effet, que pour la plupart c’est en raison de leur propre essence, mais que quelquefois aussi c’est en vertu de certaines dispositions accessoires consécutives, comme dans les yeux, en vertu de la couleur. On recherchera ensuite l’utilité de chacune des parties qui entrent dans la composition de l’organe, si elles sont utiles pour la fonction [de cet organe], ou pour quelques-unes des manières d’être dépendant des tempéraments ; par exemple, l’os qui est utile pour la solidité. Après cela, il faut examiner les manières d’être accidentelles propres à l’ensemble de l’organe, ou à ses parties. Ces manières d’être sont, comme je l’ai dit un peu plus haut, la position, la grandeur, la contexture, la conformation. Celui qui pense avoir bien traité de l’utilité des parties avant d’avoir approfondi toutes ces questions et de s’être assuré si tout est bien, ou si quelque chose pèche, se trompe étrangement[1].

  1. « In eodem Galeno (VII, xii), invenies, quasdam ad actionem conferre utile quid, quasdam nihil conferre, sed agentibus subservire tantum, verbi gratia quæ ἀσφάλειαν, h. e., securitatem præbent, ut est III, iii. In eodem iterum (IV, xii) primum omnium inquirere oportet in partem principem, hoc est illam a qua præcipue pendet actio, ut est in oculo humor crystallinus. Hac tandem methodo non tantum invenire licebit actiones partium obscuras, sed et de inventis dextre judicaxe (lib. V, cap. v). » C. Hoffmann, Comment., p. 13.