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DE LA MAIN.

nous exerçons avec succès dans la partie de notre traité qui regarde la main, laquelle a une fonction évidente, nous transporterons facilement cette méthode dans le reste de l’ouvrage. Commençons donc par interpréter les paroles d’Hippocrate, comme sortant de la bouche d’un Dieu ; car dans le même passage, où il nous démontre l’utilité des ongles, en nous apprenant quelle doit être leur longueur, il nous enseigne en même temps pourquoi la main a été divisée en doigts, et pourquoi le pouce a été opposé aux quatre autres doigts, lorsqu’il dit : « C’est une heureuse disposition naturelle des doigts, qu’il existe entre eux une division profonde, et que le grand soit opposé à l’index (De l’offic., § 4, t. III, p. 226). » En effet, c’est pour que les doigts puissent se séparer le plus possible l’un de l’autre, disposition utile dans une infinité de circonstances, que la division des doigts a été opérée. C’est donc avec raison qu’Hippocrate déclare particulièrement cette disposition très-heureusement trouvée, puisqu’elle répond à la destination des doigts ; en effet, par suite de cette disposition, il arrive que le pouce est opposé aux autres doigts, de telle façon que si la main était simplement divisée, et si le pouce n’était pas séparé des autres autant que possible, il ne pourrait pas s’opposer aux autres. Ainsi, dans ce passage, Hippocrate apprend en peu de mots beaucoup de choses à ceux qui savent comprendre ses paroles. Il était donc peut-être bon, qu’imitant non-seulement les autres bonnes qualités de ce médecin, mais aussi celle même qui consiste à dire beaucoup de choses en peu de mots, nous nous abstinssions de descendre aux particularités, après avoir indiqué la manière d’interpréter tout ce qu’il a écrit brièvement ; car il n’entre pas dans notre plan de dire, si ce n’est en passant, qu’Hippocrate connaissait très-bien ces questions, mais de montrer l’utilité de toutes les parties, ne voulant, des enseignements que donne Hippocrate dans le passage précité, faire ressortir qu’une seule chose qu’il est très-nécessaire au médecin de connaître, mais qu’on ne peut pas trouver sans examiner avec soin l’utilité des parties. Quelle est donc cette chose ? Savoir quelle est la meilleure construction de notre corps. Il est évident, en effet, que la meilleure construction est celle qui fournit à toutes les parties un moyen suffisant de concourir à l’accomplissement des fonctions des organes. Hippocrate (l. l.) dit en effet : « C’est une heureuse disposition na-