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DE LA MAIN.

fonctions ; les parties plus petites qui entrent dans la composition des parties susdites, coopèrent à l’accomplissement de l’acte de tout l’organe ; par exemple, l’œil, organe de la vue, est composé de plusieurs parties qui, toutes, s’accordent pour accomplir un seul office, la vision : les unes, à l’aide desquelles nous voyons, les autres sans lesquelles il est impossible de voir, celles-ci qui nous font mieux voir, celles-là qui servent à protéger toutes les autres. Il en est de même pour toutes les autres parties, le ventre, la bouche, la langue, les pieds, enfin les mains dont je vais m’occuper maintenant, et dont personne n’ignore les fonctions, car il est évident qu’elles ont été créées pour être un organe de préhension ; mais que la forme et la grandeur de toutes les parties qui entrent dans leur composition, sont telles, qu’elles concourent à l’accomplissement d’une action unique de tout l’organe, c’est ce que tout le monde ne sait pas ; cependant Hippocrate l’entendait ainsi, et c’est maintenant la démonstration de ce fait que nous nous proposons. En effet, cette règle qui nous fournit la méthode pour la recherche de l’utilité des parties, nous donne en même temps le moyen de réfuter ceux qui professent des opinions contraires à la vérité. Si les fonctions du thorax, du poumon, du cœur et de toutes les autres parties étaient aussi bien connues de tout le monde que celles des yeux, des mains et des pieds, on ne différerait pas beaucoup d’opinion sur l’utilité des parties ; mais comme la fonction de la plupart des organes est obscure, et qu’il est impossible sans cette connaissance de trouver les utilités particulières, il est évident que tous ceux qui se sont trompés sur les fonctions des organes se sont également trompés sur l’utilité des parties. Comme ni Aristote, ni aucun de ceux qui nous ont précédé, n’ont traité de toutes les fonctions des organes, il nous était donc permis d’entreprendre nous-même un traité Sur l’utilité des parties. Ajoutez encore que certains auteurs, qui ont parlé convenablement des fonctions de la plupart des organes, mais qui ne s’étaient pas exercés dans la méthode de la recherche de l’utilité des parties, ont erré sur beaucoup de points de détails, comme je l’ai prouvé un peu plus haut à propos des ongles ; car les meilleurs philosophes paraissent avoir méconnu leur utilité et n’avoir pas compris, comme je l’ai avancé, les écrits d’Hippocrate. Si donc, lorsqu’il s’agit de la main, dont nous connaissons les fonctions, nous avons