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DES HABITUDES.

ment par Hippocrate, mais par Platon. En effet, exercer chacune de ses puissances par des exercices bien appropriés et bien réglés est pour elles une source de force.


Chapitre vi. — Galien termine son traité par ce qui regarde les évacuations anormales périodiques, spontanées ou artificielles ; on ne doit point les ranger dans la classe des habitudes, attendu qu’elles sont exigées seulement quand la cause même qui les rend nécessaires, est présente, et quand le corps est dans un état morbide, et il n’y a point là de conformité de nature à acquérir, ni d’un côté ni de l’autre. — Souvent pour rendre ces évacuations inutiles, il suffit de changer un régime habituel mais vicieux.


Telles sont les différences des habitudes eu égard à la matière qui les constitue et à la puissance des causes qui les produisent. Érasistrate ayant dit que le corps recherchait les évacuations auxquelles certains individus sont habitués, nous devons aussi traiter ce sujet. Nous savons, en effet, que certaines personnes ont des hémorrhagies nasales réglées périodiquement ou irrégulières, ou sont sujettes aux hémorrhoïdes, aux vomissements, aux diarrhées ou au choléra, ou encore que d’autres se font tirer volontairement du sang, soit par la saignée, soit par des scarifications aux malléoles, soit en provoquant une épistaxis ; enfin il en est d’autres qui ont recours à des évacuations, soit par le haut, soit par le bas. Il est utile d’en dire quelque chose, car il me semble que le corps ne réclame pas de semblables évacuations par habitude, mais pour la cause même pour laquelle ces évacuations sont devenues nécessaires une première fois, soit que la nature les ait produites, soit qu’on y ait été conduit par quelque raisonnement médical, de façon qu’on a besoin de recourir à plusieurs reprises aux mêmes moyens dans les mêmes cas. Les uns par suite d’un mauvais régime, les autres à cause d’une mauvaise constitution, étant gorgés d’un sang surabondant ou fatigués par la cacochymie, sont soulagés par de telles évacuations, soit que la nature, soit que le médecin ait évacué le superflu avant qu’une maladie se fût déclarée. Pour d’autres qui sont déjà malades, ces évacuations deviennent une crise ou entraînent la guérison de la maladie. D’autres ont été guéris par des médecins qui avaient recours à des moyens semblables ; puis s’ils sont pris dans la suite d’une maladie analogue et s’ils sont de nouveau guéris par ces moyens,