individus qui sont longtemps exposés à ses rayons, par exemple les moissonneurs et les matelots qui sont [presque] nus, prennent une peau dure et sèche comme celle des animaux amphibies à écailles.
De même que les propriétés physiques spéciales du corps et de toute sa substance réclament des boissons et des aliments différents, et que les modifications que présente la peau par rapport à la dureté et à la mollesse, à la densité et à la raréfaction, ne se comportent pas de la même façon sous l’action du chaud ou du froid ; de même les propriétés qui tiennent à l’habitude, et aussi les propriétés naturelles, tirent de l’altération produite par les aliments, par les boissons, par le chaud ou par le froid, le même avantage et le même dommage. En effet, le corps rare et mou souffre facilement du chaud et du froid ; dense et dur, il supporte et méprise tout ce qui agit sur lui extérieurement, non-seulement le chaud et le froid, mais aussi les corps durs et rugueux. Avec une telle disposition on couche sur la terre sans inconvénient, ce que ne font pas ceux qui sont dans une disposition opposée : dans ce cas, en effet, on est facilement contus et refroidi et on est exposé à toute autre espèce de souffrances.
Telles sont les considérations que nous avions à présenter sur ce sujet. — [Chap. v.] Voici maintenant celles qui regardent les exercices : les parties du corps qui sont exercées deviennent plus robustes et plus calleuses ; aussi supportent-elles les mouvements conformes à leur nature plus facilement que les autres parties que le défaut d’exercice rend plus molles et plus faibles. Ces considérations sont communes aux exercices de l’âme. Ainsi nous nous exerçons d’abord à la grammaire quand nous sommes enfants, nous passons ensuite aux études de rhétorique, d’arithmétique, de géométrie et de logique, car la partie dirigeante de l’âme étant douée de facultés pour tous les arts, il existe nécessairement une faculté qui nous fait connaître ce qui est conséquent et ce qui est en opposition, et une autre à l’aide de