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DES MŒURS DE L'ÂME.

tise dépend du tempérament, lequel à son tour dépend de l’origine première et d’un régime qui procure de bonnes humeurs, ces deux circonstances s’entr’aidant mutuellement. Un tempérament chaud rend irascible ; d’un autre côté, par l’irascibilité on enflamme la chaleur innée ; à ceux qui ont un tempérament moyen, et par conséquent des mouvements modérés de l’âme, l’égalité de caractère est rendue facile. Notre raisonnement est donc d’accord avec les phénomènes, puisqu’il explique les causes pour lesquelles[1] nous retirons de l’avantage du vin, de certaines substances appelées médicaments, d’un bon et excellent régime, et aussi des institutions et des sciences, sans accorder pour cela moins d’influence, en tant que cause, à la différence physique des enfants. Ceux, au contraire, qui pensent que l’âme n’est pas aidée ou lésée par le tempérament du corps, n’ont rien à dire sur la différence des enfants[2] et ne peuvent rendre aucune raison de l’avantage que nous tirons du régime, ni de la diversité des mœurs, qui fait que les uns sont hardis, les autres lâches, que ceux-ci sont intelligents et ceux-là insensés. En effet, dans toute la Scythie il n’y a eu qu’un philosophe ; à Abdère, il y a eu beaucoup d’insensés ; il y en a peu à Athènes[3].



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  1. Ὥσθ᾽ ὁ μὲν ἡμέτερος λόγος ὁμολογεῖ τοῖς ἐναργῶς φαινομένοις κατὰ τὰς αἰτίας ὤστε ὑπὸ οἴνου, κ. τ. λ., vulg… — Ἡμέτερος—φαινομένοις ἐξηγούμενος τὰς αἰτίας ὤστε ὑπὸ οἴνου, cod. For. Pour rendre cette phrase régulière, il faut, en outre, changer ὤστε en ὥς et ajouter ὠφελούμενων après διαίτης ἀγαθῆς τε καὶ καλῆς. Il ne reste plus alors qu’un peu d’embarras dans la construction et quelques particules dont on ne doit pas tenir compte dans la traduction.
  2. J’ai dû dans le texte imprimé et manuscrit changer un οὖν en οὐκ et supprimer un δέ, pour rendre cette phrase d’accord avec la suite du raisonnement.
  3. Voy. Champerii Cribrationes, lib. III, annot. 10, en tête de l’édit. de Galien de 1528.